Tour d’Europe : semaines 44 à 45 : de Harta (Hongrie) à Bratislava (Slovaquie)

Jour 261 / 16 mars 2023

Nuit glaciale. 

Les enfants ont super apprécié leurs soupes hier, nous sommes fiers d’eux. 

Est-ce que nous nous débarrasserons un jour de cette goutte au nez que nous avons constamment ?

Les enfants passent leur matinée à construire une cabane après une bonne session d’école bien à l’abri du froid sous la tente. 

Il est midi, le soleil brille mais la fraîcheur est toujours bien présente.

Nous roulons quelques kilomètres avec le vent de face bien fatigant. Toujours cette main qui nous retient. Pénible. La piste est jolie, elle serpente plus ou moins loin du Danube. Nous passons sous les arbres et écoutons Oldelaf. La préférée de Maxine est « C’est Michel »

Alors que nous arrivons en vue de Solt, l’itinéraire nous emmène sur une route passante. Les camions nous doublent, les voitures aussi sans vraiment ralentir. C’est toujours un stress important d’emprunter une route partagée après plusieurs journées de piste cyclable. 

Après Solt, nous connaissons notre première côte ! Maxine nous confie : « Ah mais j’avais oublié ce que ça fait une montée ! »

La fatigue arrive, emmenant avec elle irritation et énervement. Il est 16h30, nous sommes loin du Danube et de ses possibilités aisées de bivouac. Nous ne le retrouverons pas avant une dizaine de kilomètres, trop pour nous. Nous arpentons les rues de Dunaegyháza à la recherche d’une bonne âme, mais rien, ni personne ne nous inspire. En sortant de la ville, nous empruntons un chemin agricole. Nous hésitons sur une grange abandonnée mais préférons finalement la quiétude des arbres entres deux champs. Nous entendons un peu les voitures circuler sur la route pas si lointaine… Eh bien oui ! On ne peut pas toujours avoir des bivouacs de rêve ! Il fait 4 degrés dans la tente au moment où j’écris. Ça va encore piquer cette nuit !

Jour 262 / 17 mars 2023

Journée très dure. 

Le vent s’est adouci mais l’itinéraire suit une piste herbeuse très jolie mais bien fatigante. 

Toujours sans batterie de téléphone, nous suivons les indications de l’EV6 sans trop réfléchir. Nous prenons garde à rester sur la rive Nord lorsque nous avons le choix entre les deux. Pour le déjeuner, nous nous posons à un kanu kamp au bord du Danube avec de belles tables de pique-nique et des jeux en bois. Le soleil est toujours bien présent, sans vent. Nous faisons une super partie de cache-cache après le déjeuner. 

Sur la piste d’herbe, les enfants s’amusent à dévaler les versants de la digue et s’éclatent comme des fous. Ils s’épuisent aussi. Nous les tirons sur la fin de la journée. Nous espérions trouver un petit supermarché à Tassi-Zsilip (6 slips ?!) mais rien. Le petit-déjeuner sera léger demain matin… La piste en herbe laissant place à une route partagée, nous préférons faire demi-tour et bivouaquer au pied de la digue près de la piste herbeuse. Les températures chutent rapidement.

Jour 263 / 18 mars 2023

Nuit la plus froide ! 

Au moment de la bouillotte nocturne, l’intérieur de l’abside brillait, étincelait de 1000 cristaux de glace. Donc, des températures inférieures à 0 degré.

Première fois que les enfants sont un peu gênés par le froid, mais après une bouillotte chacun, ils se sont très bien rendormis. Plus dur pour nous. 

Petit déjeuner à base de riz au lait et de pommes. Arsène fait la grimace et se contente de pommes et de cuillères de pâte à tartiner. Nous sommes un peu inquiets, car sans téléphone ce n’est pas facile de se rassurer sur la distance nécessaire à parcourir pour être lundi à Budapest. 

Heureusement, nous avons la chance de trouver à deux reprises des prises de courant pour recharger nos téléphones. Et finalement, on est carrément large pour être lundi à Budapest !

Nous pédalons au bord du petit Danube. Plein de maisons de vacances trop mignonnes. La rue n’est pas large, mais on ne croise pas trop de véhicule. Malheureusement, le peu qu’on croise a quasi-systématiquement le pied lourd sur l’accélérateur. Relou. 

La météo est vraiment bonne aujourd’hui. Un peu de vent ce matin, mais cet aprèm c’est que du plaisir ! Soleil, soleil et soleil ! 

Nous prenons le temps de faire une bonne pause en face de la ville de Ráckeve. On se permet même de mettre les pieds dans l’eau. Bon, on ne va pas se mentir, elle est glaciale, mais ça fait du bien ! Il faut dire que notre dernière douche date un peu… Vivement Budapest et le luxe d’un appartement. 

Nous reprenons la route, changeons de rive, et après une longue piste cyclable pour sortir de la ville, nous nous retrouvons sur une route partagée très passante et sur laquelle les voitures sont bien trop rapides pour nous. 

Nous essayons donc d’en sortir une première fois pour nous en éloigner et se rapprocher du petit Danube, puis une seconde fois, sans succès… La troisième sera la bonne ! Nous circulons alors à travers une série de petites maisons de bord de fleuve, toutes plus atypiques les unes que les autres. Le PLU doit être assez laxiste car il y en a pour tous les goûts.

Au bout de plusieurs kilomètres, un grand parc nous tente pour planter la tente. Nous explorons un peu. Il y a un peu de passage et des promeneurs. Raté pour la discrétion. Clem va demander à un gérant d’une sorte de plage/camping fermé si on peut s’installer. Pas de soucis pour lui ! Youpi !

Les enfants passent la fin de journée à ramasser d’abord des sortes de fruits de platanes plein de pollen, puis des noix, plein de bonnes noix que nous pourrons manger plus tard. 

Pour le dîner, entre purée et soupe, les enfants choisissent la soupe ! Il ne me restait qu’un sachet individuel de soupe au poulet Knorr, j’y ai ajouté une boîte de petit pois-carotte, des flocons de purée, la fin de la boîte de saint Moret local et des petites pâtes coquillage. Tout le monde s’est régalé ! 

Ce soir, il fait 12 degrés ! Pourvu que ça dure ! Que c’est agréable d’être capable de rester hors de son duvet après le coucher du soleil.

Jour 264 / 19 mars 2023

La nuit a été bonne. 8 degrés vers 23 h, puis 4 degrés plus tard dans la nuit. Mais ce matin, plus de 14 degrés à 7h ! A cause de la liseuse, au moment du réveil, nous pensons qu’il est 8h24. En conséquence, nous ne traînons pas dans nos duvets. Les enfants trouvent rapidement la motivation de sortir et nous de plier les affaires. Une fois la tente pliée, et alors que nous sommes sur le point de partir : « Ça va, on est bien ! Il est 8h45 ! » me dit Clem. Ouh la ! 20 minutes pour tout ranger et prendre le petit déjeuner ? Hum ! En fait, à cause d’un petit décalage de la liseuse, on s’est trompé d’une heure. Le réveil était donc bien à 7h ce matin ! 

La journée commence par une piste d’herbe pas trop dur mais pas non plus très agréable, avant de retrouver la grosse route partagée de la veille. Au moment de la rejoindre, nous avons une petite frayeur : il y a un portail verrouillé entre la piste d’herbe et la route ! Heureusement, le grillage est troué par endroit et nous permet de passer. 

La route est longue, ennuyeuse et très fréquentée. Avec Maxine, nous comptons les voitures par couleur, elle me bat sur les voitures noires, grises et bleues. J’ai ma revanche sur les voitures blanches. Nous arrivons à Tököl pour le déjeuner. Une église toute proche offre toilettes et prise de courant, royal ! 

Nous arpentons, zigzaguons dans les rues résidentielles de la ville jusqu’à retrouver le petit Danube et ses rangées ininterrompues de maisons de vacances plus ou moins mignonnes. Pratiquement toutes les maisons ont des chiens dans leur jardin et c’est un concert continu d’aboiements qui nous accompagne quand nous roulons. Et quand ça se calme un peu, Maxine prend le relais… Wouaf !

Il est 14h, nous ne sommes plus qu’à une vingtaine de kilomètres du centre de Budapest. Trop éloigné pour un éventuel Warmshowers, et trop proches pour trouver un coin de campagne où bivouaquer. Je sens une inquiétude monter en moi sur ce sujet, et mon humeur se dégrade au fur et à mesure que l’heure tourne. C’est Clem, grâce à Park4night, l’application des van lifers qui nous indique un spot. Un grand parc avec une aire de jeux. 

Il est 17h45, nous attendons patiemment que l’aire de jeux se vide pour monter la tente, mais pour le moment, il reste encore 5 familles ! Punaise ! Rentrez chez vous et couchez vos enfants !

Cette nuit, la température minimale devrait être 9 degrés, un vrai plaisir.

Nous montons la tente à 18h15. Il ne reste plus que des promeneurs de chiens dans le parc mais ils sont nombreux, tant pis ! Ce n’est pas toujours facile de bivouaquer et d’autant plus si ce n’est pas vraiment autorisé… Surtout pour moi chez qui l’honnêteté confine à la bêtise, comme cette fois où j’avais oublié de payer un cd à la Fnac et que j’y étais retourné pour le payer. Tout ça pour un cd deux titres de Will Smith pour le film Wild Wild West, une vraie daube. 

19h45, nous nous glissons dans les duvets. Arsène est bavard. Deux jeunes adolescents flirtent dans l’aire de jeux. De nombreux chiens aboient. Nous sommes bien loin de la quiétude si agréable des bois, mais demain soir nous dormons dans des lits et nous nous lavons !

Jour 265 / 20 mars 2023

23h20. Clem et moi sommes réveillés en sursaut par les aboiements, très proches, d’un chien. Nous entendons son ou sa maître l’appelait. Qui était-ce ? Sans doute un brave hongrois le jour, et un milicien à la solde de Victor Orban la nuit qui traque les migrants et sacrifient leurs enfants sur un autel de messe diabolique à la gloire de Belzébuth !!! Ou alors juste un promeneur. Les deux sont possibles.

Réveillés dès 6h du matin, nous ne traînons pas. A 7h, nous commençons à sortir les sacoches de la tente et les enfants toujours emmitouflés dans leurs duvets. A 8h, la tente est pliée, la plupart des sacoches bouclées et installées sur les vélos.

Après le petit-déjeuner et un temps de récréation, nous prenons le temps d’une bonne session d’école. Pour Maxine c’est dictée, multiplication en ligne et problème de maths avec addition. Pour Arsène écriture cursive de la lettre o, et apprentissage de la lecture. Nous avons emmené de nombreux supports pour l’école et même si leur poids est conséquent, nous sommes contents d’avoir des outils complets, complémentaires et permettant d’alterner suffisamment pour garder un intérêt pour les enfants. 

Nous décollons vers 10h, et partons pour les 17 km qui nous séparent du centre-ville et de notre logement. La quasi-intégralité du parcours se fera en piste cyclable. Les entrées dans les grandes agglomérations sont toujours un peu spéciales. Après les banlieues résidentielles toutes mignonnes d’hier, place aux tours d’immeuble en plus ou moins bon état. 

Nous longeons une longue route périphérique droite. Il y a au centre deux lignes de train de banlieue, puis de chaque côté, 2 ou 3 voies pour les voitures, et pour nous, une piste cyclable neuve et bien séparées de la route. 

Plus nous nous rapprochons du centre, plus le charme de la ville se laisse découvrir. Nous apercevons d’abord le musée d’art moderne au bord du Danube, moderne (logique) et imposant. Puis, un bâtiment impérial au toit flamboyant vert et jaune. Les tramways, petits comme à Belgrade et Sofia, circulent au milieu du tumulte des voitures. Nous circulons sur la voie de bus/vélo, qui sert régulièrement à des voitures pour se garer en double-file (grrr).  Un taxi frôle Clem et Arsène et se prend une flopée d’injures digne du Capitaine Haddock… Les passants nous regardent pédaler. Tantôt indifférents, tantôt amusés par Arsène affalé sur le follow-me. Dans l’ensemble, c’était une arrivée dans la capitale sereine et bien agréable.

Nous attendons patiemment 15h pour pouvoir accéder à notre logement. Pique-nique et observation/admiration des skateurs dans le skate-park (il faudra que mon frère Fred donne un cours particulier de skate aux enfants, ils sont mûrs !). 

Un jeune cyclo et ses parents nous ont repéré et viennent discuter. C’est toujours agréable. En post bac, il est allé d’Espagne en Ukraine où il est volontaire cette année. Beau projet !

A 15h, nous retrouvons le luxe d’un appartement : douche, eau potable à volonté, lave-linge et toilettes (même si ce n’est pas les toilettes qui nous manquent le plus en vrai !). 

Après un bon décrassage, et le dîner, nous sortons pour découvrir Budapest de nuit. Il fait bon dehors, loin des températures glaciales de la semaine dernière. Nous découvrons un passage illuminé qui abrite des restaurants, l’opéra magnifiquement éclairé et le parlement. C’est beau, on se régale ! Les enfants accusent un peu le coup sur la fin. A cette heure-ci, ils sont habitués à être déjà couchés. Gourmands après notre balade, on déguste la spécialité, le kurtoskalac ! Une brioche cuite à la broche, au sucre ou à la cannelle… Hummmmm ! Nous nous sommes plus que régalés ! Un véritable ravissement des papilles, un shoot de pur sucre ! Un bon dodo dans un lit douillet nous attend ! 

Jour 266 / 21 mars 2023

Alors qu’ils auraient dû faire la grasse matinée, les enfants ont eu l’idée saugrenue et originale de se réveiller à 6h du matin… Au moins, s’ils font pareil demain, le check out à 10h sera peinard ! 

Nous commençons la journée par une longue balade vers le Danube et le parlement. Nous croisons la route d’un monument particulier évoquant la Hongrie victime des nazis. Ce monument est entouré de photos et de témoignages. En effet, la Hongrie a été un des premiers alliés du IIIème reich. Ce monument s’inscrit dans une tentative du gouvernement de réécrire le roman national, et il est vivement critiqué et décrié par les spécialistes. Des Hongrois y ont parsemé des témoignages, photos et objets rappelant la triste réalité.

La promenade est un peu dure pour Arsène qui fatigue rapidement.

Nous rentrons pour un bon repos et ne repartons en bus que vers 15h en direction d’un immense parc où se trouve la plus grande aire de jeux de la ville. Incroyable. Des toboggans, des trampolines, des balançoires, des parcours… Tout ça en accès libre et en très bon état ! Les enfants se sont régalés. Le soleil était encore de la partie, pourvu que ça dure ! 

Nous rentrons en métro et ne manquons pas d’acheter de nouveaux Kurtoskalacs pour le gouter, délicieux. 

Fin de journée dans l’appartement. Recharge des différentes batteries. Demain soir, dodo chez un Warmshowers près de Budapest, ce qui nous évitera un nouveau bivouac urbain en banlieue !

Jour 268 / 22 mars 2023

C’est l’anniversaire de ma maman ! Maman, je t’aime ! 

Les enfants se réveillent à 5h40 ce matin. Je préfère quand on dort sous la tente et qu’il fait 3 degrés, ils se réveillent plus tard.

Nous rangeons, mangeons, enseignons, rangeons encore. Clem envoie sa candidature à une formation. C’était bien d’être logé pour cela aussi.

Nous décollons et pédalons quelques kilomètres jusqu’à une île au milieu du Danube qui abrite un beau parc arboré. Nous y restons jusqu’à 15h, puis nous partons vers notre Warmshowers, à 7 km de là. 

Nous y sommes super bien accueillis par Tomas et un gentil chien que Maxine câline pendant près de 2 heures ! Dîner à 18h30, dodo à 19h30, nous sommes tous crevés ! 

Jour 269 / 23 mars 2023

Réveil matinal d’Arsène pour changer un peu… En même temps, on se couche avant 20h !

Rangement puis école chez notre Warmshowers à l’extérieur. Trop bien ! 

Nous partons, traversons le Danube en direction de Szentendre. Alors que le début du chemin est plutôt prometteur (revêtement bien lisse et tout neuf), mais non, il est fermé au bout de 500 mètres, nous obligeant à faire demi-tour. Nous retrouvons un chemin malgré tout agréable, puis nous nous rapprochons d’une autoroute. Une autoroute ? Oui !  Mais sur une piste cyclable ! Nous enchaînons les zones industrielles et commerciales au son des voitures qui passent à proximité. Difficile de s’entendre et de se parler dans ces moments là.

La ville de Szentendre est charmante. De jolies rues piétonnes colorées. Nous dévorons des glaces, il fait super beau. Nous ne résistons pas à un petit Kurtoskalacs avant de reprendre la route. Nous sommes en teeshirt, les arbres fleurissent, les oiseaux chantent, aucun doute ! C’est le printemps ! 

Nous roulons longtemps au bord du Danube. Le compteur indique déjà 30 km pour aujourd’hui. L’itinéraire emprunte une route partagée. Rhoooo. Toute une journée sur des pistes cyclables et on finit avec les voitures. Relou. Clem remarque sur Google un bon spot potentiel au bord du Danube. Nous empruntons un pont qui nous amène à une île, juste avant la ville de Vác. Nous quittons l’itinéraire et au pied de grands champs nous trouvons LE spot bivouac parfait. Un peu à l’écart de la ville. Nous entendons peu les voitures des routes autour. Nous avons une petite plage rien que pour nous. Des arbres. C’est nickel ! Merci Clem ! Les enfants sont ravis et partent explorer les alentours immédiatement. Il y a quelques promeneurs de chiens, mais ils ne s’étonnent pas trop de notre présence. 

Nous montons la tente vers 18h. Le soleil se couche tranquillement sur le Danube et nous offre de beaux reflets dorés et roses. 

Nous allumons un feu dans notre réchaud à bois pour faire chauffer l’eau de nos soupes. Nous y restons longuement à nous chauffer les mains et à profiter de la douceur des flammes. Cet endroit est vraiment apaisant, et c’est aussi pour ce genre de moment que nous sommes heureux de voyager à vélo.

Jour 270 / 24 mars 2023

Des chiens ont aboyé toute la nuit, l’enfer ! Mais ce bivouac restera dans notre top 10, c’est certain !

Au réveil, il faisait plus de 10 degrés, nous avons pu prendre le petit déjeuner dehors ! Le soleil chauffait de plus en plus. Trop bien.

Nous avons refait du feu dans le réchaud à bois pour avoir de l’eau chaude pour une petite toilette, la vaisselle et un peu de lessives. Les enfants ont longtemps écouté des histoires tranquillement avant de s’énerver et de partir explorer les environs avec leurs bâtons, l’accessoire incontournable. Nous avons pu prendre notre temps pour ranger et plier.

Après un peu de shopping, le remplissage des gourdes et de la poche à eau, nous avons traversé l’île pour rejoindre l’embarcadère du bac qui nous a emmenés à Vác.

Tout en pédalant, nous apercevons les montagnes qui entourent les premiers méandres du Danube depuis Novi Sad. Bientôt, nous ne roulerons plus vers le nord mais vers l’ouest ! La silhouette des montagnes découpe le ciel et nous promet de beaux paysages dans les prochains jours. Comme il faisait beau et chaud, et que nous n’avions pas encore fait les 10 km réglementaires pour mériter la première pause, nous avons donc choisi de rouler encore un peu. A la sortie de la ville, une côte nous a cueillis et bien chauffés les mollets et les cuisses. Heureusement, nous avons eu le plaisir d’une longue descente sur une belle piste cyclable avant de retourner près de la route passante. Nous avons roulé encore 3 km avant de déjeuner à une aire de jeux neuve et entourée de sable tout doux et tout chaud dont les enfants ont bien profité. 

Après cela, encore 6/7 km avant de tomber par hasard sur un « Nomad Camp » avec plein d’animaux. Il est 15 h, nous décidons d’y faire une pause. Il y a des chevaux, des poules, des chèvres, des moutons, des cochons et bébés cochons, des canards, un furet, des lapins, etc. Le paradis de Maxine. La propriétaire nous emmène voir des chevreaux nés deux jours plus tôt. Nous fondons. Maxine a le privilège d’en prendre un dans ses bras. Leur propriété est charmante. Au-delà de la ferme, il y a un petit camping, et un bar au bord du Danube qui fonctionne à plein régime en haute-saison. Tout est fait dans un esprit de récup, d’harmonie avec la nature environnante, et ça nous plait bien ! Voire même ça nous fait rêver d’idées ! 

Les enfants, surtout Maxine sympathise avec la petite fille sauvage de 4 ans. Le propriétaire me propose un café, avec du lait de chèvre trait pour nos tasses et me pose des questions sur notre voyage. Rapidement, il me propose de planter la tente ici. Nous hésitons un peu… Il est tôt, nous pourrions encore rouler au moins dix kilomètres. 

« Marco, si on ne profite pas de ce voyage pour s’arrêter dans ce genre d’endroit quand on a la chance de tomber dessus, c’est dommage ! »

Nous décidons de rester pour la nuit. En plus, il y a de l’eau et de l’électricité. Les enfants sont fous de joie. 

La fin de la journée est paisible. Arsène est un peu exclu des jeux entre Maxine et la petite hongroise. Il reste un peu avec nous pendant que nous raccommodons nos sacs à viande en soie. Nous arrivons à prolonger la vie de pas mal de trucs ! 

Clem prépare ensuite le brasero autour duquel nous allons dîner, et prolonger un peu la soirée entre adultes pour éviter les insomnies nocturnes. 

Il fait 14 degrés au moment où nous nous glissons dans nos duvets. 

« C’est seulement 15 degrés de plus que notre nuit la plus fraîche ! s’exclame Clem. »

Un petit vent frais annonciateur d’une belle ondée se lève. Parfait ! Je voulais justement vérifier que la nouvelle rustine de la tente est bien étanche !

Jour 271 / 25 mars 2023

« Le Roi, il a été roi qu’une minute ! »

Arsène continue de s’agiter et de parler la nuit…

Un bon dodo c’est un dodo où on n’a pas froid, mais ni chaud ! Eh bien figurez-vous que cette nuit, on a eu trop chaud ! Enfin presque. Bref, après notre presque longue veillée près du feu hier soir, la nuit a été bonne. 

Dès le réveil, les enfants se sont baladés dans la ferme et ont assisté à la délivrance qui suivait la naissance d’un petit chevreau. Un nouveau café offert par le propriétaire des lieux. Cette fois-ci je fais l’impasse sur le lait de chèvre fraîchement pressé, pas Clem !

Nous quittons ce chouette lieu vers 10h, et prenons la route de Szob. La route est longue et dure, mais bien bonne. Quelques reliefs bien senti qui nous font suer de bon matin. 

A Szob, le bac que nous voulions prendre est hors service d’octobre à avril. Grrrr.

Nous sommes donc obligés de faire un détour par la rive nord et la Slovaquie pour rejoindre Esztergom. Détour qui nous rajoute presque 20 km, loin du Danube, au milieu des collines. Oh pétard, il va y avoir des montées ! Heureusement, Clem est d’une humeur guerrière aujourd’hui et rien ne l’arrête. Elle est impressionnante de force, de courage et de calme alors que je suis sur le fil. Elle transmet ses bonnes ondes et nous arrivons en Slovaquie fatigués mais en pleine forme. Nous décidons donc de pousser jusqu’à Esztergom, comme initialement prevu. Une longue côte de plusieurs kilomètres se dresse devant nous. Maxine est sanglée à moi. Dès les premiers coups de pédale, c’est dur. La vue est splendide, la lumière qui inonde les champs verts est belle. 

« On dirait que c’est tout doux l’herbe là-bas ! Alors qu’en fait c’est que de la terre et de l’herbe. »

Maxine est bavarde dans la montée mais ne manque pas de m’encourager ou de me distraire. Une chose à faire, regarder à un mètre de la roue avant, penser à chaque coup de pédale qui fait avancer efficacement et respirer. Certains regards vers l’avant encourage, d’autres moins. Nous avançons doucement mais venons finalement à bout du mur. Les kilomètres suivants, descente et plat, seront easy. Nouveau pays, nouveau style de conduite des automobilistes. Le Slovaque aime bien frôler quand il double. Pour les obliger à se décaler un peu plus de Maxine, Clem et Arsène devant moi, je roule légèrement au milieu de la voie. Hé hé ! Pas con le Marco !

Petite pause photo en face de l’impressionnante église dressée sur son mont avant de traverser le Danube et de retourner en Hongrie. Il est 17h45, il est temps de se poser. Juste avant de se rapprocher de la forêt, Arsène nous fait une sacrée frayeur : il tombe de son vélo en follow-me sur la route ! Heureusement nous étions derrière et pas de voiture trop proche derrière nous et il avait comme d’habitude son casque ! 

Nous bivouaquons sous les arbres à la sortie de la ville au bord du Danube, face à la Slovaquie. Une belle journée de 45 km !

Jour 272 / 26 mars 2023

Bien fatigués après la grosse journée de la veille et grâce au changement d’heure, nous émergeons de notre sommeil à 8h15. 

Nous rangeons pendant que les enfants jouent dans les bois. Ce lieu de bivouac au bord des eaux paisibles du Danube, à deux pas de la ville était vraiment parfait : paisible et discret. 

Nous profitons de cette jolie ville pour nous payer le luxe d’une piscine. L’occasion de bien s’amuser et aussi de bien se décrasser ! Les toboggans, le bassin avec du courant, et même un mur d’escalade au-dessus de l’eau. Tout cela nous ravis ! Nous pique-niquons ensuite près d’une pumptrack pour le plus grand plaisir des enfants. Entre nos courbatures et ces activités, nous ne prévoyons pas une grosse journée ! Clem a repéré un spot bivouac près de la ville de Tát, à 17 km de là. 

La route commence par une départementale assez passante. Quelques tocards qui nous frôlent sans vergogne. Ce sont souvent les voitures qui coûtent le plus cher qui nous respecte le moins. C’est logique, plus tu dépenses pour ta caisse, plus tu dois estimer que la route t’appartient… 

A 7 km de Tát, nous avons une piste cyclable qui longe la départementale. Le vent est à moitié de face. C’est dur. La musique nous motive pour nos derniers kilomètres. 

Nous arrivons à un chouette écrin de nature, arbres, plages, parfait pour le dodo ! 

Il est tôt, les enfants jouent, Clem et moi préparons des crêpes pour le goûter. 

Le temps est bon, le ciel est bleu avec quelques nuages. 

Les enfants se construisent une nouvelle cabane et jouent aux ninjas bergers dedans. Nous faisons un feu dans le réchaud à bois pour faire la vaisselle, puis chauffer de l’eau pour une toilette et une bouillotte avant d’y préparer la soupe.

Jour 273 / 27 mars 2023

Nous sentons bien que les températures diminuent à nouveau, et cela n’est pas sans nous inquiéter un peu. Ce matin, après une nuit rythmée par le sommeil agitée d’Arsène et nos traditionnels épisodes d’insomnies, c’est le tintement des gouttes de pluie sur la toile de tente qui nous réveille. Puis Arsène qui se réveille beaucoup trop tôt et qui est déjà prêt à râler. 

Nous patientons sous la tente : de petit-déjeuner, jeux, histoire de la Comtesse de Ségur, école, rangement. La pluie se calmant, nous sortons enfin de notre refuge qui commençait à présenter quelques faiblesses d’étanchéité (si nous n’avons pas besoin de racheter une tente avant la fin du voyage, ce sera un miracle !). 

Le vent et le froid sont bien là. Nous rallumons un feu pour faire la vaisselle. Nous découvrons avec stupeur que les gants de Clem et le bonnet d’Arsène ont passé la nuit dehors et sont trempés. Nous tentons de les sécher près du feu, en vain. 

Le départ est tardif : 13h15. Après ravitaillement d’eau au cimetière, nous retrouvons la piste cyclable. Le vent souffle, direction nord-ouest, environ 30 km/h avec des rafales à 75. Nous parvenons dans la douleur à pédaler 5 km jusqu’au Spar. Il nous a fallu 45 minutes. Je suis trempé de sueur et frigorifié en même temps. Nous faisons le plein de nourriture plaisir, nous allons en avoir besoin. Nous repartons après un repas sur le pouce. D’ailleurs, Clem ne cesse de lever le sien, de pouce, dans l’espoir qu’un camion, ou qu’un de ces nombreux pickups nous emmène avec lui loin de ce vent diabolique. C’est l’ennemi invisible parfait. Il nous use. Je vois Clem se faire balayer par les rafales avant de me faire moi-même balayer quelques secondes plus tard. Après 5 nouveaux kilomètres, alors que la piste a laissé place à un maigre trottoir, nous marchons et poussons nos vélos. Les mélodies du « Soldat Rose 2 » maintiennent les enfants dans un bon état. 

« C’est pas du vélo plaisir là ! C’est l’aventure, ok, mais ce n’est pas kiffant purée ! »

Nous stoppons à Lábatlan. Nous trouvons un bel espace d’herbe près du Danube en centre-ville. Il semble qu’il s’agisse d’une zone de camping, donc on s’y installe sans scrupule. En plus, bonne surprise ! Des prises de courant ! Nous montons rapidement la tente. Il est 16h30. Les enfants peuvent jouer pendant que Clem et moi nous remettons de l’effort et des émotions en buvant une bonne soupe. 

Demain, un petit peu moins de vent mais il fera plus froid et encore plus après-demain. Nous allons tenter de rallier Almasfuzitos pour y prendre un train pour Györ, pour rattraper le temps perdu et se rapprocher de Bratislava où nous aimerions passer le week-end.

Jour 274 / 28 mars 2023

Une sacrée journée ! 

Je préfère prévenir le lecteur, ça va être haletant. Ça va faire peur, ça va faire froid dans le dos, et peut-être même qu’une petite larme d’émotion sincère va perler au coin de l’œil. 

La vie est simple en voyage. Elle se contente de petits bonheurs. Hier, c’était celui de trouver un refuge contre le vent glacial venu du nord sous notre bonne vieille tente. Cette nuit, c’était cette récompense céleste au-dessus des yeux alors que je suis sorti affronter le froid pour pisser. Les eaux du Danube toujours agitées par le vent résonnaient. Les étoiles étincelaient au milieu de ce bleu noir et profond. La lune brillait, timide mais bien présente diffusant cette douce blancheur rassurante. Je suis retourné m’enfoncer au fond de mon duvet avec le sourire aux lèvres tant cette intimité étoilée était plaisante. Cette bonne humeur ne s’était pas dissipée au réveil ce matin. Il était 8h15. Hormis un sommeil plein de rêves d’Arsène qui l’agite, et un petit cauchemar provoqué par le bruit d’un train matinal pour moi, cette nuit était revigorante. Le soleil brillait au milieu de quelques beaux nuages blancs. Le vent avait pratiquement disparu. J’ai eu un moment d’optimisme sur la journée à venir. 

Le froid ne s’était pas encore manifesté. Il semblait attendre, tapis dans un recoin de l’atmosphère, le bon moment pour fondre sur nous. Ce moment, c’était celui où nous avons motivé les enfants à sortir de la tente. En quelques minutes la température a dégringolé, réduisant à néant l’envie des enfants de jouer à l’extérieur. Le temps que nous finissions de ranger nos affaires et quittions notre bivouac urbain, les nuages avaient avalé les dernières traces de ciel azur, pour laisser grogner un gris grandiose. Le vent soulevait des particules dans l’air frais. Au début, j’ai cru qu’il s’agissait de petite fleurs blanche balayée par le vent. La mine réjouie et surprise de ma fille disait autre chose. 

« Papa ! Maman ! Il neige ! cria-t-elle. 

-Mais c’est bizarre, répondit son petit frère enveloppé dans mon bonnet et sa capuche, c’est pas l’hiver, c’est l’été ! »

Ces petits flocons qui flottaient dans l’air prêtaient à sourire. Ils étaient presque anecdotiques et ridicules, mais ils étaient bel et bien là, synonyme d’une météo peu rassurante. 

Il n’y avait pas que la météo d’inquiétante au moment de notre départ, la route l’était également. Nous roulions sur une route partagée. Le partage s’effectuait principalement avec des semi-remorques de plusieurs dizaines de tonnes lancés à 80 kilomètres à l’heure. Fort heureusement, les conducteurs hongrois faisaient systématiquement l’effort de se décaler de plus d’un mètre pour nous doubler. 

« C’est quand même dommage tous ces camions sur la route alors que le Danube est juste là ! regrettait Clem. »

La neige est revenue. Le vent nous épargnait, stoppé par les arbres autour de nous. Il créait tout de même de jolie tourbillons de neige sur la route, semblables à des centaines de billes de polystyrène qui danseraient sur la route. Un ballet qui motivait Maxine à pédaler sans se plaindre. 

La pause déjeuner permit de remplir les panses et de vider la sacoche « Miam ! Miam ! ». Un troquet, deux cafés et une poche à eaux remplie d’une eau potable mais a l’odeur nauséabonde. Une odeur de soufre. Une odeur d’œuf pourri qui reste en bouche après une minuscule gorgée. 

La route reprend. Une belle piste nous attend sous un ciel clément qui a retrouvé son éclat et ses couleurs de printemps. 

« C’est nul ! râle Maxine, j’aimais bien la neige ! Est-ce qu’il va neiger à nouveau papa ? 

-J’en doute ma puce, répondis-je avec une autorité scientifique indue, il fait trop beau maintenant… Nous n’aurons pas de tempête de neige aujourd’hui ! »

La piste cyclable était parfaite et adaptée à l’écoute d’un podcast sur la création de la Terre. Elle permettait également d’avancer à un bon rythme et nous étions sur le point de dépasser les 20 kilomètres et d’atteindre la gare d’Almásfüzitö felsö, où nous espérions attraper un train pour la ville de Györ, quand elle laissa place à un trottoir étroit et cabossé. Au même moment, l’ennemi invisible du cycliste se dressa sur notre route. Il était déterminé à ralentir notre progression et s’était trouvé un allié qui avait amusé les enfants le matin : la neige. Pas la neige toute mignonne qui choient lentement comme le ralenti d’une chute dans un film. Non. Oh non. Ici, point de belles étoiles aux formes géométriques uniques et parfaites. Non. Oh non. Ici, nulle météo grisante qui provoque l’envie soudaine de courir sous la neige en ouvrant la bouche pour gober des flocons. Les nuages sont devenus noirs et menaçants. La neige s’est mise à tomber à gros flocon. Elle ne tombait pas vraiment, puisqu’avec la force du vent du nord-ouest, elle jaillissait de la droite et fonçait vers la gauche, accompagnée de rafales à plusieurs dizaines de kilomètres à l’heure. Le bonheur des enfants s’est transformé en grimace. Il nous restait encore trois kilomètres à parcourir pour atteindre la gare et la chaleur réconfortante du train. Trois kilomètres à faire en trente minute pour grimper dans le train de 14h45. Il nous a fallu 25 minutes. Chaque coup de pédale était une bataille contre les éléments. Le froid mordait chaque parcelle de notre visage laissée nue. Les extrémités de nos mains et de nos pieds se vidaient de leur sang et les transformer en glaçon douloureux sous les gants ou les chaussettes. Soudain, la météo, face à notre inénarrable volonté d’avancer, a baissé les armes. Les nuages se sont dissipés, le vent s’est allégé, et les flocons se sont remis tomber verticalement au lieu d’horizontalement. 

Les épreuves n’étaient pas finies. Il restait le train. Nous n’avons pas eu le temps de nous en inquiéter trop. A peine avions-nous posé nos pneus sur le quai que le train entrait dans la gare. Pas le temps pour les billets, ni pour paniquer. Nous montons sous le nez de la contrôleuse surprise de notre équipement. Le billet à bord coûte le même prix que sur le quai et moins de 6€ en tout. 

Après cela, le train a permis de retrouver une douce sérénité. La sortie de la gare, pourtant physique n’est pas venu entacher la bonne humeur malgré l’absence déplaisante de rampes ou d’ascenseurs. Nous avons trouvé un logement bon marché dans le centre de cette charmante ville de Györ, pour éviter de dormir sous la tente quand le mercure devait descendre sous le fatidique 0 degré annoncé. 

Petit tour dans cette charmante ville, bon dîner, bonne douche et nous voilà au lit heureux et en pleine forme pour continuer. Plus que trois jours avant Bratislava et la fin de nos pérégrinations hongroises. A nous la Slovaquie !

Jour 275 / 29 mars 2023

La nuit dans notre appartement de Györ fut chaude et reposante. Je suis sorti à 7h15 pour acheter des pâtisseries à la boulangerie française juste en face de chez nous. Mais malheur ! Elle n’ouvrait qu’à 8h ! C’est quoi ces boulangeries qui n’ouvrent pas à 6h30 ? 

Après un peu d’école, nous sommes partis vers 10h. Les enfants étaient en pleine forme et pédalaient dans la ville avec joie et énergie. 

La journée s’est déroulée dans la tranquillité et sur la quiétude d’une piste cyclable le long des 37 kilomètres que nous avons parcourus.

De nombreuses musiques et podcasts nous ont accompagnés, les enfants étaient bien motivés, c’était chouette. Une belle pause déjeuner sur un ponton sur une rivière et ce soir un bivouac dans les bois ! 

« Viens Arsène ! On va explorer ! »

Cette phrase suffit à justifier notre voyage. Je suis tellement fier de mes enfants quand ils sont indépendants comme ça. 

Après la soupe, j’improvise des petits pains à la poêle qui ressemble à des croustillons ! Voici la recette : 

  • 2 mugs de farine
  • 1,5 mugs d’eau chaude
  • 2 sachets de sucre vanillé 
  • 2 sachets de sucre (pour l’enrobage)
  • 1 càc de sel
  • 2 càc de beurre pour la cuisson
  • 1 sachet de levure boulangère

Mélanger la farine avec le sel, le sucre vanillé, la levure puis ajouter l’eau et pétrir jusqu’à obtenir une pâte homogène. Former des petites boules et laisser reposer 10/15 minutes. Les cuire à la poêle dans du beurre en les écrasant plus ou moins en fonction de la cuisson désirée. 

Une fois bien dorés de chaque côté, les réserver dans une assiette et saupoudrer de sucre avant de se régaler ! Bonne appétit ! 

Maxine se plaint de maux de ventre encore ce soir. Elle s’en est déjà plainte cet après-midi, espérons que ça passe ! 

22h38 : je suis réveillé par Maxine.

« Papa, j’ai envie de vomir…

-Clem ! Vite ! Ouvre la tente ! »

Une fois le zip ouvert, je m’extirpe le plus vite possible de mon duvet pour attraper la casserole. Trop tard. La pauvre Maxine a vomi dans son duvet. Pire scénario possible ? Oui ! Arsène ne bouge pas malgré la remue-ménage et la lumière. Je nettoie les dégâts, installe des serviettes et ma polaire sur la zone sinistrée pour que Maxine puisse se recoucher. Elle nous fait un dernier reflux dans la poêle, qui la soulage bien et elle se rendort directement. Clem repère avant de se rendormir un lavomatique à 3 kilomètres de nous sur l’itinéraire. Nous ne savons pas exactement ce qui a pu causer cela, mais nous estimons que trop de friandises ces derniers jours, un coup de froid, une petite deshydratation, ont pu causer cette indigestion.

Jour 276 / 30 mars 2023

Après l’épisode mouvementé du début de la nuit, nous nous sommes rendormis à poing fermé. 

Ce matin, après le petit déjeuner (très léger pour Maxine qui va beaucoup mieux), les enfants sont partis dans leurs jeux bucoliques tandis que nous rangions tout. 

Première étape de 5 km jusqu’à Mosonmagyaróvár (à vos souhaits), j’abandonne Clem et les enfants à un parc et file au lavomatique. Les enfants ont faim et s’impatientent avec Clem et lui en font un peu baver. Des conducteurs hongrois sur le trajet des courses et des réflexions incompréhensibles mais clairement pas sympa n’arrangent rien. Heureusement, le pique-nique permet d’apaiser les esprits et de remplir les panses. 

Après cela, nous retrouvons l’euro vélo 6, puis la perdons et opérons un demi-tour pour la retrouver en prenant la direction de Rajka. Une longue piste cyclable longe la route 150 assez passante. Le temps est à la grisaille. Légèrement frais dès qu’on s’arrête et légèrement chaud quand on pédale. 

A la sortie de Rajka, nous tombons sur un petit lac, parfait pour notre dernier bivouac hongrois ! Les enfants se mettent rapidement à jouer dans la terre avec de l’herbe et des bâtons. Nous rassemblons du bois. Clem aimerait faire un grand feu, je suis un peu timoré face à cette idée et préfère utiliser simplement le réchaud à bois. Nous chauffons une casserole rapidement pour une petite toilette, puis, une fois la tente montée et installée, nous utilisons le réchaud à bois pour cuisiner. Nous connaissons quelques épisodes pluvieux, mais ça va.

Alors que tout le monde termine son dîner sous la tente, je suis près du réchaud à entretenir le feu pour nous préparer une soupe à l’ail et au persil. Une voiture, de type berline Mercedes grise, vient de garer tout près de nous. Un homme massif en sort et vient vers moi d’un pas décidé en parlant hongrois. Je le salue en anglais avec mon plus beau sourire et m’excuse de ne pas le comprendre. Il se rapproche. 

« No fire ! »

Il voit alors qu’il s’agit d’un réchaud à bois et lance « Ok no problem ! Ciao ! » et repart. Nous poussons tous un ouf de soulagement, inquiets à l’idée de se faire dégager. Le camping sauvage est interdit officiellement ici mais officieusement toléré. Heureusement qu’on a pas fait un grand feu ! 

Plus tard, vers 20h, alors que les enfants dorment et que nous sommes sur nos téléphones, une moto ou mobylette s’approche. Les phares éclairent la pénombre de la tente. Des pas s’approchent, une lumière de téléphone portable éclaire la tente et inspecte ses alentours, puis elle repart. Sans un mot. Pas vraiment rassurant !

Jour 277 / 31 mars 2023

« Ouf ! pensais-je en me réveillant ce matin, personne n’est venu nous virer au milieu de la nuit ! »

Sachant que nous avons une petite étape aujourd’hui pour rejoindre Edvige, l’amie des amis des parents de Clem qui habite au sud de Bratislava et qui nous accueille pour deux dodos, nous prenons tout notre temps pour ranger la tente. Nous attendons même qu’elle soit sèche pour la plier ! Si le temps est doux toute la matinée, avec un soleil bienfaisant, cela se refroidit pendant la session d’école et joue sur la concentration de Maxine pendant son exercice de français. Arsène a réussi à être plus sérieux et appliqué pour l’apprentissage de l’écriture et de la lecture. 

Nous décollons vers 12h, sans provisions spécifiques pour le pique-nique mais ça va le faire ! Non ?

Au bout de 2,5 kilomètres nous entrons en Slovaquie, et tout de suite un petit changement : des tas de cyclistes ! Il faut dire que nous sommes sur une magnifique piste cyclable sur une digue, alors ça doit donner envie. En plus, tous ces cyclistes nous saluent où nous adressent des pouces levés, ça fait toujours plaisir et je crois que ça me manquait un peu. 

Nous arrivons à Petržalka, quartier de hautes barres d’immeubles colorés et en bon état où nous retrouvons Edvige, slovaque mariée pendant 15 ans à un rouennais. Elle nous accueille dans appartement et nous a préparés 2 chambres. Un bon repas copieux nous attend, avec de la bière tchèque. Je ne résiste pas et j’en sors rassasié pour la journée. Après une bonne douche et un peu de télévision française pour les enfants, nous partons nous balader autour du lac tout proche. Au retour, bain et dîner. Edvige nous prépare des frites comme demandés par Maxine ! 

Demain, nous irons à la découverte de la capitale avec notre hôte. Au dodo bien au chaud et dans un lit douillet. Wouhou !

9 commentaires sur « Tour d’Europe : semaines 44 à 45 : de Harta (Hongrie) à Bratislava (Slovaquie) »

      1. Et bien…quelle belle motivation devant l’inattendu des éléments ! Le printemps se fait attendre cette année. Encore une fois bravo à tous les 4 pour votre courage, votre ténacité souriante. Amusée en découvrant Odelaf !!
        Et vive la Slovaquie !

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  1. 😱🥶😳je vous assure : on va vers les beaux jours 🤞🙏☀️🌷🌼☘️🌳nos jardins se colorent de fleurettes et les arbres verdissent. Au prochain récit, on devrait vous voir moins emmitouflés 😉. Continuez vos belles découvertes et vos chouettes rencontres !
    Big bisous 😘😘😘😘

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  2. oh là pas évident ces quelques jours sous la neige et les nuits glaciales ! les températures vont remonter !!! on y croit !!
    bravo à vous 4 et votre belle énergie toujours présente !

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