Tour d’Europe : de Gedser (Danemark) à Oslo (Norvège)

Jour 314 / 8 mai 2023

Premier réveil au Danemark ! Et le soleil se lève plus tôt qu’avant. À 4h du matin, l’aurore commence à pointer le bout de son nez…

Puisqu’il fait beau et chaud, nous prenons le temps de faire une longue session d’école avant le départ. 

Nous avons déterminé qu’aujourd’hui serait une petite journée, moins de 20 bornes d’après Google avant le prochain shelter et demain soir un Warmshowers pourra nous accueillir. 

Nous roulons avec joie dans la campagne danoise. Des éoliennes au loin tournent, les champs de colza rayonnent et le vent nous pousse légèrement. Nous sommes ravis des petites maisons qui semblent douillettes. 

Nous déjeunons après une dizaine de kilomètres au soleil après un mini plein de courses qui nous coûte 30€… Purée ! Je sens qu’on va manger des pâtes tous les jours ! 

Nous reprenons la route, et commençons à comprendre que nos prévisions Google étaient un chemin plus directes que l’itinéraire réel. Les kilomètres s’enchaînent et nous sommes encore loin de notre destination du jour. La traversée d’une ville et de ses carrefours complexes nous provoquent quelques sueurs froides. La fatigue des enfants est tangible et se traduit par une excitation difficilement maitrisable. 

Nous faisons une pause à 29 km pour le goûter. Les enfants ont du mal à comprendre que le principe d’une pause, c’est de se poser… Tant pis ! Un cyclo passe près de nous. Il arrive de Copenhague où il a assisté au mariage de son fils, un peu comme nous. Il nous indique que le ferry pour changer d’île demain est hors service pour quelques jours… Argh ! Cela pourrait changer les plan si nous devons faire un détour. Nous prévenons notre hôte Warmshowers du lendemain et nous aviserons sur place. 

Il nous reste encore 10 kilomètres pour arriver. Le vent est maintenant face à nous. Je sors la sangle pour Maxine. Arsène s’est calmé derrière Clem. Nous avançons sans nous ménager, pressés d’arriver. C’est à 17h que nous posons nos sacoches sur l’herbe fraîchement tondue de notre shelter au bord de la mer. Nous sommes bien à l’abri du vent derrière d’épaisse haies qui nous séparent d’une plage de sable fin sans fin. Comme hier, nous pourrons cuisiner au feu de bois. C’est parfait. 

Les enfants jouent et profitent du lieu, nous aussi. Ils jouent longuement sur l’herbe avant d’aller découvrir et jouer sur la plage. Le soleil est toujours doux et chaud sur nos nuques. Cela efface les difficiles derniers kilomètres de ces 40 bornes du jour.

Jour 315 / 9 mai 2023

Enfin des nuits chaudes ! 

École plutôt bien. Les enfants profitent à nouveau de cette incroyable plage de sable blanc et fin. La mer Baltique est décidément très belle.

Départ à 11h30. Nous roulons dans la forêt au bord de la mer, sous un ciel complètement bleu et un soleil agréable. 

Notre Warmshowers nous a proposé de nous retrouver au Burger King de Norre Aslev pour nous emmener en voiture chez lui avec nos vélos. Il faut juste qu’on soit à l’heure au rendez-vous… Plus de 30 km nous séparent. Nous sommes confiants, on en est capable ! La proposition est trop bonne pour la louper.

Nous pédalons sous les feuilles fraîches et éclatantes des arbres avec vue sur les eaux calmes. Nous alternons entre piste de gravier, asphalte et chemin de terre. 

Nous nous arrêtons pour pique-niquer au bord de la mer Baltique. Nous sommes seuls au monde. Les enfants explorent et jouent dans les rochers. Clem ne résiste pas à la tentation de mettre les pieds dans l’eau.

Bon, elle est encore un peu fraîche. Nous n’avons pas fait de ravitaillement mais grâce au pain cuisiné hier soir, nous avons été économe ce matin et il nous reste du pain de mie, un peu de jambon, du Philadelphia, deux mini concombres, des tomates cerises, des fruits secs… Tout en petite quantité mais cela suffit largement à notre bonheur ! 

A 13h30, nous reprenons la route. Il nous reste encore 23 km. Nous décidons de quitter l’itinéraire pour une route plus directe, mais aussi plus fréquentée. Qu’importe, avec ce ciel bleu sur nos épaules et le vent dans le dos, nos jambes sont surprenantes et nos vélos filent à vive allure. Une petite pointe à 26 km/h. Tranquille. 

Ça monte légèrement et ça descend en douceur. Les champs de colza s’étendent à perte de vue. 

Nous arrivons au point de rendez-vous et nous octroyons le plaisir d’une glace. Troels, notre hôte, arrive et nous faisons tout rentrer dans sa voiture et sur son porte-vélo. Il lui arrive régulièrement de venir chercher des cyclo-voyageurs ici lorsque le ferry ne fonctionne pas encore, ou quand il est cassé comme en ce moment. Nous roulons une bonne vingtaine de minutes jusqu’à sa ferme. C’est toujours intéressant de parcourir en voiture des kilomètres que nous aurions dû pédaler. Ici, point de regret car nous évitons une portion mal équipé. 

L’arrivée à la ferme enchante les enfants. Nous sommes immédiatement invités à nourrir les 3 cochons de pissenlits. Maxine est aux anges. Il y a également des chats, et des vaches. A l’intérieur, les enfants peuvent jouer aux Lego et avec un parcours de billes comme chez Granny. Nous avons une grande chambre pour nous. Nos hôtes sont très sympas, et c’est un plaisir de partager un bon dîner après de bonnes douches. 

En dessert, ils nous régalent d’une sorte de soupe au lait caillé sucré et à la vanille dans laquelle nous émiettons des biscuits. Ils nous indiquent également les coins sympas où il est préférable de s’attarder. Nous qui voulions ralentir le temps d’une journée, c’est planifié ! Demain soir et après-demain nous dormons au même endroit, près des falaises et du point culminant du pays : une colline de 143 mètres !

Jour 316 / 10 mai 2023

Réveil matinal des enfants dans notre chambre douillette chez nos hôtes Troels et Lene. Les enfants partent rapidement jouer aux Lego et aux autres jouets dans le salon. Nous traînons un peu, puis descendons prendre le petit déjeuner avec Lene. Heureusement qu’elle nous offre un bon premier repas de la journée, nous étions un peu light dans nos provisions. 

Nous sommes seuls dans la maison quand nous commençons l’école. Chacun avec un enfant dans une pièce différente. Il n’y a pas à dire, ça aide à la concentration ! Arsène écrit avec Clem une carte pour les copains de l’école d’Autretot et Maxine et moi travaillons bien différents sujets. Je finis le montage de l’étape 7 (disponible gratuitement ici). 

Nous partons après un dernier au revoir aux mignons petits cochons. Le vent du sud souffle fort. Maxine est découragée rapidement et nous sortons la sangle. Nous pédalons encore dans de jolies routes de campagne, cernés de toute part par des champs de colza fleuris. Les tracteurs travaillent. Nous pédalons, nous nous épuisons face au vent. 

Nous arrivons à Stegge pour y faire un ravitaillement important afin d’avoir suffisamment de provisions pour nos deux nuits au shelter près des falaises. Nous repartons après un petit pique-nique en centre-ville. Il est calme et désert. Les maisons danoises depuis notre arrivée nous séduisent par leurs petites proportions. 

Nous retrouvons l’itinéraire sur une fine piste au bord d’une route passante. Nous enchaînons les faux-plats. Le vent nous empêche de prendre de l’élan lors des menues descentes. La fatigue est là, et il faut pourtant avancer. Après 12 kilomètres, nous faisons une courte pause. Encore 11 km jusqu’à notre point dodo. Nous nous éloignons enfin de la route principale. Les champs de colza s’étendent toujours à perte de vue et se marient harmonieusement avec le bleu du ciel. La route est vallonnée. Encore une fois le vent n’est pas notre ami. 

Dans un virage, alors que je suis Clem, Arsène me montre qu’il manque un verre à ses nouvelles lunettes de soleil (quatrième paire du voyage). Dans la précipitation, je freine brusquement sans en avertir Maxine qui ne peut m’éviter. Elle me percute et tombe. Elle pleure. De la peur et de belles égratignures sur les doigts. Des cyclistes s’arrêtent, deux adolescentes s’approchent. Tous proposent leur aide pour Maxine qui se sent tourner de l’œil à cause de la frayeur et de la douleur. Une dame âgée arrive à son tour, transportant une mallette de premier secours. Je retrouve le verre des lunettes d’Arsène. 

Nous repartons après cet épisode, pressés de nous poser mais il reste encore 6 km. Et ça monte. Et ça descend mais on ne s’en rend pas compte à cause du vent. Et ça remonte, encore. Nous peinons quelque peu. Après 1.5 km, nous passons près d’un enclos avec de jeunes chèvres. Une dame nous fait signe. C’est la sauveteuse de Maxine ! Elle nous invite à pénétrer dans l’enclos ce qui ravit les enfants. 

Les derniers kilomètres jusqu’au shelter sont costauds. Un enchaînement incessant de petits murs face au vent. A chaque fois que nous en finissons un, nous en découvrons un nouveau après un tournant. Maxine, bien qu’attachée est bien utile dans ces moments et ne ménage pas ses efforts. Arsène également qui suit plus ou moins bien les indications de Clem et descend quand c’est nécessaire. Alors qu’il reste 1km, principalement de montée, il demande à pédaler tout seul et il nous montre beaucoup de vaillance qui nous encourage tous pour les derniers coups de pédales. La récompense est au rendez-vous : des abris en bois, disposés en cercle avec chacun son cercle de pierre pour allumer du feu. L’endroit est désert, sous les arbres. Parfait. Merci le Danemark de mettre gratuitement à disposition de tels endroits ! 

Clem et Maxine partent en balade près de la falaise. Arsène reste avec moi pour jouer et ramasser du bois. 

Pendant le dîner, nous apercevons deux biches courir sous les arbres non loin de nous. La nuit devrait être fraîche, mais nous serons bien au chaud dans nos duvets sous l’abri.

Jour 317 / 11 mai 2023

Mon réveil sonne à 5h du matin. Je l’avais mis pour photographier et filmer l’aurore mais le soleil était déjà trop haut. Tant pis ! Je me suis vite rendormi. 

Après un bon petit déjeuner, nous filons vers les falaises. Nous marchons vers le sud. La vue est époustouflante de là-haut.  

Nous empruntons un grand escalier de bois qui nous mène au pied des falaises de craie. Cela nous rappelle un peu chez nous. La mer est toujours trop froide pour se baigner mais nous rafraîchissons nos pieds avec plaisir. 

Nous avons pris avec nous quelques provisions. Nous marchons vers le nord sur la plage entre les falaises et la mer. Tout est si beau. Le bleu turquoise de l’eau, le blanc éclatant de la craie, le vert émeraude des feuilles des arbres. Cette palette de couleurs se mélange et ravit nos yeux. Même les enfants admettent que c’est beau. 

L’escalier pour remonter est aussi impressionnant que celui pour descendre. Pourtant les enfants ne rechignent pas devant l’effort et grimpent sans râler. Le temps d’une pause au « Géo Center », j’enlève une tique sur le bras de Maxine, puis nous continuons notre journée de randonnée vers le nord.

Malgré quelques signes de fatigue des enfants qui nous font douter sur l’effort à fournir pour cette journée de randonnée, nous arrivons au terme de notre marche à Liselund. Nous prenons le temps de profiter du parc, de voir les canards, poules d’eau et autre paon. Nous essayons de couper toutes les petites pointes et points de vue qui nous ont régalés à l’aller pour gagner du temps sur le retour.

Nous croisons la route d’un serpent dans les feuilles mortes, et voilà Maxine qui ne veut plus jouer dedans. Étrange… Nous croisons également un joli faisan qui saute dans les herbes. Nous arrivons vers 18h au shelter après une belle dizaine de km. Toutes nos affaires sont encore là. Nous resterons seuls sur les lieux pendants ces deux jours.

Les enfants s’activent sur des dessins puis sur une soupe à la craie, tandis que nous préparons des frites à cuire au feu de bois (on ne le refera sans doute pas, c’est très bon mais très long). 

Demain, nous quittons cet île. Il faudra repasser par la route vallonnée qui nous avait bien épuisés en arrivant. Pourvu qu’on soit en pleine forme demain matin !

Jour 318 / 12 mai 2023

Plus que 14 jours avant le mariage de ma sœur ! 

Je me réveille à 4h30. L’horizon est déjà en train de s’illuminer. Je me motive pour sortir de la chaleur de mon duvet et m’habille en vitesse pour aller admirer le spectacle matinal du soleil. En chemin, j’aperçois deux hiboux posés sur une branche. Même si je foire mes images, rien que pour voir ces deux noctambules, ça valait le coup de se lever ! 

J’assiste à un magnifique lever du soleil. J’ai froid, mais c’est vraiment beau. Je retourne me coucher, et ce n’est que vers 9h que nous nous éveillons aux sons de la forêt. 

Nous prenons le temps d’un bon petit déjeuner : yaourt, muesli, céréales, tartines, et pommes. Un bon plein d’énergie ! L’école se passe bien pour Arsène, un peu moins bien pour Maxine. Il faudra se rattraper demain. 

Nous déjeunons sur place, œufs dur, tartines et pâtes. Nous partons à 13h, avec l’objectif de quitter l’île de Møn. 

Dès le départ nous enchaînons de bonnes descentes et très rapidement nous retrouvons des montées. Ayant envie d’avancer aujourd’hui et me sentant dans une forme olympique, je tracte Maxine. Nous avalons tous ces reliefs qui nous avaient semblé si durs en venant ici. Le vent nous pousse, c’est vraiment agréable. La météo est très bonne, ciel bleu sans aucun nuage, et soleil. Grand soleil.

Première pause après 20 km. Il est 15h. Nous commençons à regarder les prochains shelters. Celui qui nous intéresse est à Sandvig, à 26 km. C’est faisable ? Mais ouiiiii. 

Le paysage n’a pas beaucoup changé, toujours autant de champs de colza autour nous et la mer. Des montées et des descentes douces pour nos mollets légèrement courbaturés à la suite de la randonnée de la veille. Et oui, la marche ne sollicite pas les mêmes muscles à priori !

Nous arrivons à Kolster, et empruntons le pont pour rejoindre l’île de Copenhague. Plus que quelques jours et nous y serons. 

Les 10 derniers kilomètres jusqu’à Sandvig sont éreintant et nous sentons que le rythme n’est pas le même qu’au début de la journée. Les enfants commencent à saturer et les muscles de nos cuisses aussi. 

Le shelter de Sandvig est au top. Gratuit. Coin feu. Orienté plein est. Au bord de la mer. Je prévois dès notre arrivée de me réveiller à nouveau à 4h30 pour capturer le lever du soleil. 

Clem nous prépare des super bons pop-corn sucrés, un délice. Il y a du vent mais sous l’abri, nous serons bien.

Jour 319 / 13 mai 2023

J’ouvre les yeux à 4h30. L’horizon est légèrement voilé. Mon envie de dormir est plus forte que celle de photographier le lever du soleil. 

Nous nous réveillons vers 8h. 

Départ à 12h30. Nos provisions sont vides, prochain supermarché dans 12 kilomètres. Départ laborieux. Heureusement, Clem motive les troupes avec un jeu d’alphabet, « J’aime mon ami.e ». 

Après le ravitaillement à Prætø, nous déjeunons. La vie est vraiment chère ici mais on arrive à se limiter entre 25€ et 30€ par jour. En Serbie, nous étions à moins de 20€… Mais bon, il n’y avait pas de shelter.

Nous roulons, Arsène se détache. Il roule 2/3 kilomètres. Nous cherchons des noms de chat pour chaque lettre de l’alphabet. Clem et Maxine cherchent des rimes de mots. Elles avancent bien vite et Arsène fatigant, je l’attache avec la sangle. Nous sommes salués par un motard arrêté sur le côté. Il nous demande s’il peut nous prendre en photo. Il est admiratif de notre équipée. Nous discutons un peu. Il est roumain mais vit au Danemark. Il rêve de faire un voyage à vélo avec ses deux enfants de 1 et 6 ans entre le Danemark et la Roumanie. Il nous propose de dormir chez lui si nous passons par sa ville (Orslev), il faudra vérifier si c’est notre itinéraire ! 

Nous arrivons en vue de la presqu’île de l’autre côté du fjord de Prætø, là où nous avons repéré un shelter sur une barge. 

Nous pénétrons sur la presqu’île. Clem repère un panneau indiquant un shelter sur la gauche, mais nous suivons l’itinéraire menant à celui que j’ai repéré. Plus nous approchons, plus un malaise s’installe en nous. Des caravanes, des camping-cars par dizaines. Nous sommes au beau milieu d’un immense camping. Depuis notre reprise, nous n’en avons pas vu. Le dernier c’était en Croatie, et nous n’avions pas eu d’autres choix que d’y dormir. Il n’est pas envisageable que cela se répète. Nous cafouillons un peu pour rejoindre le shelter, mais au bout d’une allée d’herbe, nous l’apercevons. Malheur. Désespoir. La barge est loin du rivage. Le ponton qui y mène en piteux état. Nous ne pourrons pas y dormir. Nous décidons de jeter un œil au shelter payant a 200 mètres de là, mais il est complet et un groupe de jeunes hommes y semblent prêts à faire la fête… Nous reprenons nos vélos. Nous sommes en rade de batterie, mais j’arrive à checker l’application et le prochain shelter qui n’est pas un camping est dans 28 km ! En sortant de la presqu’île, je me souviens du panneau aperçu par Clem, et je vais jeter un œil à ce shelter qui n’est pas présent dans l’application. L’endroit est parfait ! Un shelter, isolé, au bord de la mer et gratuit. Wouhou !!

Nous nous posons enfin. Cette journée qui devait être petite est finalement longue. Cela fait plusieurs fois qu’on fait le coup, il va falloir penser à arrêter ça ! Encore une fois. 34 km, et nous nous arrêtons à 17h45. Je me motive à essayer de faire des cookies avec les enfants. La pâte est excellente mais la cuisson au feu de bois est un fiasco, tout comme le dîner avec ces pommes de terre congelés pas pré-cuites.

Veillée au feu de bois en amoureux à discuter de notre (difficile) rôle de parents. Nous parlons de la suite, l’itinéraire du retour, quelle route prendre (sujet favori depuis notre départ). Nous envisageons la fin de notre aventure et de peut-être s’arrêtera à Hambourg après avoir redescendu le Danemark. Nous prendrions un bus ou un train pour rentrer à Paris. Ou pousser jusqu’au bout, à voir !

Jour 320 / 14 mai 2023

Départ à 11h de notre shelter. Ce fut vraiment une bien belle surprise. Une nuit au calme, bercés par le bruit des vagues et réveillés par la lumière du soleil à 8h40. 

Nous pédalons jusqu’à la ville de Faxe. Les enfants réussissent à nous convaincre de nous arrêter à l’aire de jeux à côté du port. Merci à eux ! En effet, le responsable de la capitainerie nous donne gracieusement accès aux douches ! Wouhou ! On va pouvoir se laver dans une belle salle de bain et avec de l’eau chaude. 

Après cela, un petit pique-nique et une glace. La reprise est laborieuse. La glace ne donne pas vraiment beaucoup d’énergie et le plaisir qu’elle apporte fond comme elle au soleil. Toujours entourés des champs de colza qui sentent bon et sous le ciel bleu, nous pensons sans cesse au drapeau ukrainien. 

Nous arrivons vers 16h30 à Rødvig. Notre shelter n’est plus qu’à 2km à peine, quand je sens mon pneu arrière soudainement très rebondissant. Cette instabilité s’explique par une crevaison ! Rhaaa ! Je tente de regonfler, en vain. Nous marchons un peu, c’est désespérément. Clem part en éclaireur au shelter, je reste bien installé avec les enfants à réparer ma roue. Ils jouent tranquillement à cueillir des fleurs pour préparer des potions magiques dignes de Panoramix. Je galère avec mon pneu. Cyclable Strasbourg m’a vendu une chambre à air de vélo de course. Les boulets. Je sors les rustines. Pas de soucis pour la réparation, mais impossible de gonfler la chambre à air. Ma pompe semble dégonfler le pneu… Clem est bien arrivé au shelter et y reste car deux cyclos sont arrivés aussi donc il ne faudrait pas perdre le notre au cas où d’autres arriveraient. Je roule jusque-là bas avec mon pneu à plat, et le couple de jeunes allemands en route pour le Cap Nord me prête leur pompe. Ouf ! Encore une journée qu’on espérait finir à 17h et qui se termine à 19h…

Ce lieu est improbable ! Après le dîner, balade dans la carrière de calcaire où nous campons puis au bord de la mer avec vue sur des belles falaises de craies. Le passage pour descendre sur la plage se fait à l’aide d’une corde, sensations garanties pour les enfants. Nous passons un bon moment au soleil couchant.

Jour 321 / 15 mai 2023

Encore un joli lever de soleil solitaire. C’est frais, mais c’est un bon kif. J’espère que les vidéos rendront bien sur l’ordi. 

Je reviens et me rendors sur mon matelas crevé. Décidément entre mon pneu et mon matelas, tout part à vol d’oiseau ou à vau-l’eau, je ne sais plus. Sans parler de tous ces zips qui ne zippent plus. 

L’école finie, Clem et Maxine vont une dernière fois sur la plage. Arsène et moi chargeons les vélos et allons jouer au Frisbee (trouvé hier en arrivant au Shelter) sous la pyramide. L’intérieur est éclairé grâce aux quelques trous dans la toiture. Ce bâtiment aux dimensions titanesques servait à entreposer le calcaire extrait de la carrière le temps qu’il sèche, avant d’être emporté et répandu dans les champs. 

Nous partons après un bref pique-nique, du jeu et des photos sur les rochers. 

Nous pédalons tranquillement la dizaine de kilomètres jusqu’au prochain shelter. Nous croisons en chemin deux bisons qui semblent un peu misérable dans leur petit enclos, des vaches écossaises noires, blanches, marron et leurs jeunes veaux, et enfin bien sûr de nombreux faisans. Nous roulons une fois de plus entourés de champs de… De… Ha ! Ha ! Ha ! Vous ne le savez pas ? Hé oui ! Des champs de colza ! 

Le shelter se trouve en haut de falaise de craie, sur un ancien site militaire. Jusqu’en 1983, il s’agissait d’une station de surveillance du bloc soviétique. Les abris sont flambant neuf ! Des toilettes avec une porte et l’eau courante. Et même dans un bâtiment sous le radar en forme de ballon de foot, une prise de courant ! Wouhou ! 

Comme il est tôt, nous profitons bien des lieux. Les enfants jouent. Clem se lance dans une lessive et profiter du beau soleil. Je prépare une chasse au trésor pour les enfants. Le trésor à trouver est un paquet de chamallow à griller au-dessus des flammes. Pour l’apéro, Clem nous prépare de bons pop-corn. Pour le dîner, pour compléter la boîte de petit-pois et carottes, je prépare des galettes aux flocons de purée. Hormis Arsène, tout le monde se régale ! 

Petite marche avant le dodo. Nous croisons deux cyclos en route pour Copenhague depuis Berlin. Ils sont partis samedi dernier. Nous ne roulons pas au même rythme ! 

Jour 322 / 16 mai 2023

Encore une nuit douce et agréable sous le toit d’un shelter. Déjà plus d’une semaine que nous sommes au Danemark, et nous n’avons déplié la tente qu’une seule fois, sans dépenser 1 seule couronne (hormis la toute première nuit). De ce côté-là, le Danemark est super cool ! La vie est chère quand on fait le ravitaillement, et il parait que c’est pire en Norvège…

Nous partons après une petite session d’école de ce superbe site, et prenons la direction d’une ancienne carrière pour faire la chasse aux fossiles ! Pour se mettre dans le bain, nous avons commencé la journée en écoutant l’odyssée de Mary Anning, la première chasseuse de fossiles !

Nous rentrons presque bredouille avec un fossile trouvé, mais nous avons passé un bon moment sur la plage et dans la carrière. 

Nous repartons vers 13h. Nos sacoches miam-miam sont à sec, et la prochaine épicerie est à 15 km de là. La météo s’est franchement détériorée par rapport aux derniers jours. Le soleil et le ciel bleu ont laissé la place à la grisaille et au vent en pleine face. Nous nous motivons en écoutant de la musique. Dans nos oreilles aujourd’hui nous avons mis : Benjamin Biolay, Raphaël, et Radiohead. 

Après le ravitaillement, nous préférons patienter jusqu’au shelter pour déjeuner / goûter. Il y a trop de vent. Nous peinons dans les derniers kilomètres mais encore une fois la récompense est au rendez-vous. Un shelter tout simple avec coin feu, dans une zone résidentielle, et juste à côté d’une aire de jeux. Les enfants peuvent même grimper aux arbres !

Jour 323 / 17 mai 2023

Dernière dodo en shelter au Danemark avant Copenhague. A 4h, nous sommes agréablement réveillés par les chants d’un oiseau en pleine conversation juste au-dessus de nous !

Nous partons à 11h de notre shelter. Nous roulons 7 km, face à un vent froid de 30 km/h, sur une piste cyclable le long d’une route très fréquentée. Ce n’était pas vraiment le meilleur moment de ces derniers jours.  Nous arrivons à la gare de Køge, et montons presqu’aussitôt dans un train de banlieue pour Copenhague. Le train possède deux très spacieux espaces pour les vélos. Pas un, mais deux ! SNCF, s’il te plait, prend exemple sur tes voisins ! 

A Copenhague, c’est un plaisir. Plaisir de rouler dans une ville où le vélo est reine. Des pistes cyclables partout, des automobilistes qui respectent les priorités aux vélos, des vélos qui respectent la signalisation mise en place pour eux. Bref c’est top. Et en plus la ville est jolie ! Nous prévoyons de l’explorer demain ou après-demain avant le ferry, sans nos sacoches. Nous faisons un petit saut à la boutique Lego, puis nous prenons la direction d’un grand parc. Espace apprentissage de la signalisation à vélo et aire de jeux xxl. 

Ce soir et demain soir nous dormons chez un Warmshowers et après-demain, nous prenons un ferry pour Oslo !

Jour 325 / 19 mai 2023

Hier, nous nous sommes baladés dans un vaste parc dans lequel nous avons pu admirer de nombreux cerfs, biches et faons. Il y avait également une fête foraine, les enfants ont bien appréciés. Une belle session de plage ensuite, même s’il fait un peu froid malgré le beau soleil.

Aujourd’hui, après deux nuits à Copenhague superbement accueillis par nos hôtes, nous quittons le Danemark et prenons un ferry pour la Norvège. Plus quelques heures avant d’arriver au terme de notre voyage. L’aventure ne sera pas finie pour autant, puisqu’il faudra encore rentrer chez nous après.

Nos hôtes étaient parfaits ! Ils parlaient français, et Arsène était content d’avoir un public pour ses longues réflexions débitées à toute vitesse. Ils se sont très bien occupés de nous, nous ont mitonné de bons petits plats (que les enfants ont un peu boudé, merci à eux). Deux nuits reposantes. Et nous avons même eu droit à un pot de miel provenant des ruches du jardin.

Après quelques coups de pédales à travers la ville, l’inévitable stop à la petite sirène, nous embarquons sur l’immense ferry et trouvons un peu de calme dans notre cabine (avant d’y arriver nous avons dû patienter assez longtemps debout au milieu d’une foule compacte de touristes). Les enfants ont bien profité du ferry, piscine, animations et autres activités.

Magnifique coucher du soleil depuis le pont 11. C’est un rendez-vous incontournable pour beaucoup de passagers qui viennent admirer le spectacle de ces couleurs chaudes qui vont et viennent. Le soleil prend son temps pour descendre. Il se pare d’un habit en or qui rougit comme une pointe en fer dans les braises. Des amoureux se prennent en photos chacun leur tour avec leur téléphone. Pause sérieuse, regards qui porte au loin. C’est d’une tristesse absolue ces photos pour les réseaux sociaux. Nous en faisons également beaucoup, mais je n’ai pas l’impression que nous nous prenions tant au sérieux. Trois jeunes se prennent en photo. Grands sourires qui font plaisir, ça rassure ! Une fois le disque flamboyant disparu, les passagers désertent le pont. Ils manquent les derniers reflets du soleil dans les fins nuages au-dessus des eaux calmes et limpides de la mer Baltique.

Jour 326 / 20 mai 2023

Nombreux réveils d’Arsene dans la nuit. Reloud. Mer super calme.

Belle arrivée dans le fjord d’Oslo. 

Ma soeur Mathilde nous rejoint sur le port. Il fait super beau.

Après avoir déposé nos affaires dans son appartement et pris un encas, nous prenons la direction d’un parc proche, en passant par les serres du jardin botanique. L’atmosphère y est un peu étouffante, mais c’est chouette.

Nous sommes bien contents d’être arrivés dans cette capitale à taille humaine et d’avoir retrouvés ma soeur (et Maxine les chiens).

5 commentaires sur « Tour d’Europe : de Gedser (Danemark) à Oslo (Norvège) »

  1. Bravo à vous 4!
    Merci Marc pour ton récit, on s’y croyait, merci d’avoir partagé vos vacances dans les détails, ainsi on a pu voyager avec vous
    Profitez bien de votre fête de mariage
    Et puis bon retour c’est pas tout à fait terminé

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  2. Fier de vous, les enfants.
    Hormis les difficultés physiques du au parcours, à la recherche, à la découverte de nouveaux territoires et aux rencontres faites, le fait de vivre en couple avec vos enfants cette aventure est pour moi un bel exploit.
    Bon mariage et bon retour à vous avec hâte de vs retrouver
    Benoît

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  3. Que la route est belle à vous lire et vous suivre !
    Et la destination idéale ❤
    Profitez bien du lieu et joyeuses agappes familiales 💞😊
    Bisous à vous petits et grands et « chapeau-bas » 😉
    Véro

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