Tour d’Europe : de Oslo (Norvège) à Hambourg (Allemagne)

Jour 329 / 23 mai 2023

Visite du FRAM. Ce musée abrite le bateau éponyme de Nansen qui a participé à trois importantes expéditions aux confins du monde connus à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème siècle. Magnifique musée rempli d’une galerie de personnages inspirants. 

Les enfants ont aussi beaucoup apprécié, surtout grâce à la visite immersive des bateaux. 

Un très bon moment en famille. 

Ce matin, Mathilde a proposé de s’occuper de l’école de Maxine, et ça s’est très bien passé ! Son passé d’institutrice et de professeur lui permet sans doute d’être plus patiente que nous. Nous allons en profiter encore dans les prochains jours ! 

Demain, on visitera un petit musée zoologique et le fameux parc Vigeland.

Jour 334 / 28 mai 2023

L’effervescence du mariage se dissipe peu à peu. La famille s’est dispersée, les parents en pérégrination en Norvège, Guillaume et sa famille de retour en France, Virginie est dans l’avion pour rentrer dans le Cotentin, Dan et Pavlina sont rentrés à Prague. Il ne reste plus que nous et notre envie de repartir et pédaler qui grandit de jour en jour. Notre ferry part le 1er juin. Il arrivera à 1h du matin à Frederikshavn ! C’est pas idéal comme horaire mais on fera avec ! Le shelter le plus proche est ensuite à 3,6 km. Pas énorme mais ça risque de piquer un peu…

Jour 338 / 1 juin 2023

Départ d’Oslo ! 

Nous avons bien profité de cette ville ! 

À l’arrivée à Oslo, nous avons réalisé le chemin parcouru… C’est une étape symbolique pour nous puisque c’est le point le plus septentrional de notre voyage. 

Ce fût une belle pause et l’occasion de retrouvailles. Nous avons eu la chance d’être accueillis par Mathilde et Sarah qui nous ont supportés pendant ces deux semaines et grâce à qui nous avons pu profiter à fond et apprécier ce temps ensemble et à nous 4. 

Au programme : du repos, du soleil, des balades en ville, en mer et au vert, des visites, une journée de baignade, une autre de grimpette dans les arbres et bien sûr un magnifique mariage !

Art et culture, nature, architecture et ouverture, Oslo est une superbe ville. Nous avons adoré l’explorer. Il y a tout pour les enfants et pour les grands. 

Grâce à ce beau et long séjour, nous ne ressentons plus aucune frustration de ne pas aller plus haut. Le temps et le budget s’écoulent… Et puis, il faut bien se garder des projets pour plus tard !

Maintenant, il nous tarde de remonter sur nos selles ! Back to Denmark ! Nous sommes à bord d’un ferry en direction du Danemark. Nous n’allons pas profiter complètement de nos cabines puisqu’il faudra les quitter au milieu de la nuit pour débarquer à Frederikshavn à 1h du matin !

Jour 339 / 2 juin 2023

J’éteins mon réveil à minuit et me lève en sursaut ! Est-ce que nous sommes déjà proches du port ? Je réveille Clem aussi doucement que possible et sort de la cabine en chaussette. Je prends le couloir à gauche. J’entends des rires gras d’hommes qui profitent de leur soirée pour s’aviner. Dehors, il fait bien frais. Nous sommes encore loin du port. La nuit n’est pas si sombre, un long trait orange se dessine à l’horizon. L’obscurité totale n’existe pas. 

Dans la cabine, Clem s’est levée et range nos affaires. Je la rejoins. J’allume la lumière de la salle de bain pour baigner la cabine d’une lueur apaisante pour aider le réveil des enfants. C’est dur de les extirper de leurs rêves, en particulier pour Maxine. Le téléphone de la cabine sonne, une voix nous prévient que nous arrivons bientôt et devons être à nos vélos dans 20 minutes. 

La sortie du bateau se fait après une longue attente pendant laquelle nous nous retenons de nous endormir debout à coté de nos vélos. La fraîcheur extérieure achève de nous réveiller et les 3,5 km se font dans la nuit et dans la bonne humeur. Nous arrivons au shelter à 1h30. Celui-ci est occupé par un cyclo que nous réveillons malgré nous. Il parle français et prend le ferry demain matin pour Göteborg. Il nous conseille de nous installer au-dessus de lui dans la mezzanine. L’espace est réduit, je m’installe sur la terrasse car c’est un peu juste pour ma taille. 

La nuit est fraîche et je m’aperçois que nous avons inversé nos duvets avec Clem, je suis donc un peu à l’étroit ! Les épisodes d’insomnie sont récompensés par de jolis éclairages du lever de soleil. 

Nous nous réveillons vers 9h. Un petit-déjeuner frugal et nous rangeons nos affaires. Le départ se fait à 11h. 

Nous roulons le long d’une route assez fréquentée sur une piste cyclable. Nous nous en échappons pour rejoindre le village de Strandby pour déjeuner au bord de la mer Baltique, les pieds dans le sable doux et chaud. 

Nous continuons de rouler à côté de cette route fréquentée. De nombreux camions passent. Heureusement que nous sommes sur une piste cyclable. Le vent de face est léger, mais il est… de face ! Rhooo. Pour une reprise, c’est un peu fatigant. Je tire Maxine. Le shelter de Skagen sur pointe nord du Danemark est encore bien loin, 20 km. Nous décidons pendant une pause à Aalbek, de couper vers l’ouest directement. L’aller-retour vers la pointe nous semble inutile. Cela nous redonne une énergie nouvelle, qui est elle bien utile pour les trois kilomètres de piste de gravier assez désagréables. Nous roulons ensuite sur des routes secondaires calmes et peu fréquentée. Nous croisons un très grand nombre de cyclistes qui semblent participer à une sorte de rassemblement ou rallye.

Nous retrouvons ensuite une jolie piste sous les arbres dans une forêt de conifères qui amènent un peu de fraîcheur et nous protège du vent.

A l’arrivée au shelter du jour, nous ne sommes pas seuls. Deux des trois abris sont occupés par un important groupe d’homme qui n’ont rien de cyclos prêts à se reposer mais plutôt de bons vieux males blancs assoifés et prêts à s’amuser. Nous décidons d’aller nous installer plus loin au tenting site. Nous sommes plus proches de la plage et pouvons malgré tout profiter de ce très joli endroit. Nous passerons du temps sur la plage et les enfants jouent avec délectation dans les dunes et le sable chaud.

Près de la tente, des nuées de petits moucherons nous asticotent. Arsène semble même faire une petite réaction allergique. Nous décidons de dîner à l’abri dans l’ancienne étable réhabilitée en une sorte de musée pédagogique. 

Il est 22h, nous sommes dans nos duvets. Il fait encore complètement jour, un peu dur pour Arsène de s’endormir. 

« J’arrive pas à dormir ! »

Il se met à nous raconter une histoire de cowboy. C’est bien le moment…

Jour 340 / 3 juin 2023

Début de journée dans les bois après une bonne session d’école puis de plage (où Arsène a miraculeusement retrouvé le gilet oublié la veille… Grrr). Les sous-bois sont tapissés de mousse au pied des différentes sortes de conifères. Clem a eu la chance de voir une biche à quelques mètres d’elle lors de son pipi du matin. 

Nous retrouvons la civilisation pile poil à temps pour le ravitaillement et un bon pique-nique, puis nous voilà à nouveau au milieu de la forêt. Nous arrivons à un premier shelter, il y a du monde et ce ne sont pas des cyclos, mais plutôt des occupants du week-end. On ne trouve pas l’endroit super, nous préférons rouler encore un peu pour trouver mieux. Après 3 km, nous tombons sur un shelter isolé, face à une grande prairie. Il est 16h, nous avons roulé 16 km aujourd’hui, il est temps de s’arrêter ! Il faut dire que les 38 km de la veille nécessitent un peu de repos. 

Petite balade dans les bois, puis jeux de mimes tous ensemble, puis un bon dîner. Et au dodo ! 

Jour 341 / 4 juin 2023

Grosse grasse matinée ! Réveil à 10h ! 

Après un bon petit déjeuner, nous partons à midi. 

Rapidement nous arrivons à la ville de Hirtshals. Nous n’y restons pas longtemps mais je me fais la promesse de revenir ici en vélo avant mes 45 ans. En effet, de ce port, partent les ferrys pour les Îles Féroé et pour l’Islande. Trois jours de ferry pour aller voir des geysers à vélo (et souffrir du vent peut-être). 

Nous nous arrêtons pour déjeuner au phare et à son ensemble de bunkers. La vue du phare est belle. La mer du Nord nous livre de sacrés couleurs sous ce magnifique ciel bleu. Oui, comme tous les jours ou presque que nous passons au Danemark, le temps est superbe.

Petit arrêt près de jeunes chevaux pour le plus grand bonheur de Maxine. 

Nous traversons ensuite un immense ensemble de maisons de vacances proches de la mer. C’est urbanisé mais tout de même très discret par rapport à ce que l’on connait.

Nous arrivons à notre coin bivouac vers 19h, après de chouettes chemins dans la forêt qui ravissent petits et grands. Une fois le camp installé, nous prenons la direction de la dune et gravissons cette impressionnante masse de sable doux et fin, haut de près de 90 mètres. Les enfants sont ravis de tout ce sable. Clem et moi avons l’impression d’être sur une autre planète (Arrakis pour ma part) tellement le paysage est surprenant. A droite, trône le vieux phare, impassible dans cette mer de sable. 

On salue papi et mamie qui son en pleine navigation en Ecosse de l’autre coté de la mer !

J’essaie de filmer le coucher du soleil, mais une bande de nuage masque l’horizon et gâche les belles images que je voulais. Dégouté.

Jour 342 / 5 juin 2023

Après l’école où j’ai fait découvrir la géométrie avec plaisir à Maxine, nous laissons les enfants retourner sur la dune le temps de replier la tente et de boucler les sacoches. Nous décollons à 11h30. 

Nous roulons 12 km jusqu’à la ville de Loken, et y déjeunons au bord de la plage. Nous laissons les enfants jouer longtemps dans le sable, et essayons de nous reposer un peu. Le soleil tape fort aujourd’hui et Clem est maquillée de crème solaire ce qui lui donne un teint particulier. Son visage est bien protégé, c’est sûr et certain !

Nous roulons ensuite à nouveau une douzaine de kilomètres, sur une piste cyclable au bord d’une route fréquentée, droite et monotone. Le peu de relief ne parvient à rendre le trajet intéressant. Nous arrivons à Saltum, et trouvons notre shelter. Nous rencontrons deux sœurs françaises en voyage à vélo au Danemark. C’est un plaisir de discuter et d’échanger. Elles arrivent de Hambourg, notre destination. 

Les enfants profitent de la grande aire de jeux près du shelter et de la mare où ils découvrent des centaines de têtards. Il y a également une salle ouvertes avec des tables, de l’eau et de l’électricité ! 

Après le dîner, les enfants invitent nos compatriotes à partager des chamallows grillés au-dessus des flammes. Nous avons d’agréables discussions sur beaucoup de sujets variés. C’est toujours aussi fascinant de voir à quelle vitesse nous sommes capables d’échanger autant en si peu de temps. Elles vivent dans les Alpes, on aime partager nos modes de vie avec leurs avantages et inconvénients.

Une bonne toilette et au dodo ! 

Il est 23h15, le soleil est couché mais l’obscurité est loin d’être présente.

Jour 343 / 6 juin 2023

Nous ouvrons les yeux un peu avant 9h. Nos voisines cyclos sont déjà en train de plier leur tente. Nous ne sommes pas au même rythme. 

Le temps semble se déliter, s’ébranler, détruisant nos repères. Ce soleil qui se couche si tard et se lève si tôt perturbe nos habitudes. Il est haut et chaud quand nous sommes prêts et nous préférons pique-niquer sur place avant de partir. 

Nous roulons 4 km et arrivons devant une immense plage plate de sable. La route ne s’arrête pas là. Elle continue, sur le sable ! Les voitures vont et viennent. Nous avançons à notre tour. Nos montures surchargées s’enfoncent dès que celui-ci devient trop sec. Nous nous approchons de l’eau pour nous assurer plus de stabilité et de facilité. C’est un décor merveilleux pour rouler. A gauche, des dunes moyennes recouvertes d’herbes folles que je devine piquante à leur extrémité, à droite, la mer du Nord s’agite de vaguelettes qui viennent lécher le sable sous nos pneus, et au milieu de tout cela, une immense bande sur laquelle se croise quelques piétons, quelques nudistes, un peu de cyclistes et des vans. Tous profitent de cet ensoleillement exceptionnel. Les enfants verront ici le premier dauphin de leur vie. Malheureusement, blessé, mort et échoué. Cela nous attriste. Clem est à l’arrière, je sais qu’elle vit mal ce moment… A notre tour, nous stoppons notre avancée pour nous découvrir et sentir la chaleur nous envelopper d’un drap fin. Les enfants s’amusent dans le sable. Clem brave la morsure du froid et se baigne. Seule la crainte des méduses l’empêche de profiter plus longuement de la fraîcheur des eaux bleus.

Nous profitons longtemps de cette pause. La plage est tellement immense que nous avons l’impression d’être seuls au monde, et sans les voitures qui passent, coutume étrange, nous aurions pu y rester à jamais. 

Nous repartons à 16h et atteignons la ville de Blokkus. Nous y dégustons une glace bien méritée (caramel beurre salé pour Maxine, straciatela pour Arsène, nougat pour Clem et Daim pour moi). Nous retrouvons l’eurovélo 12 et suivons un chemin de gravier à travers la forêt. Clem est pleine d’énergie après son bain revigorant et mène notre convoi à un bon rythme entre les arbres. Je peine un peu plus, et le premier shelter que nous croisons me décourage de rouler plus longtemps. Nous y posons donc nos sacoches après une courte journée de 22km mais riche en relaxation et en apaisement. 

Maxine m’aide à cuisiner, Clem et Arsène jouent aux Legos. Nous profitons de la roulotte-salle à manger pour dîner au chaud car la soirée est fraîche. Nous y sommes également protégés des moucherons et autres moustiques qui sont nombreux ce soir. 

Nous bricolons un rideau avec une couverture pour rendre notre shelter moins lumineux et nous prémunir des satanées moustiques. Cela nous permet de coucher les enfants plus tôt, même si le sommeil est un peu long à venir. Difficile de se défaire de l’habitude de se coucher à 22h.

Jour 344 / 7 juin 2023

Le rideau installé sur notre shelter nous a permis de mieux dormir et de bénéficier d’un peu plus d’obscurité. Et il nous a également protégés des moustiques. 

Nous décollons sans nous presser à 12h. Nous retrouvons le chemin de gravier. Ce n’est pas vraiment une partie de plaisir. Je tire Maxine avec la sangle car elle ne se sent pas à l’aise sur ce type de terrain. Je la comprends, il faut être vigilant sans arrêt, garder un bon rythme pour ne pas s’enfoncer et perdre l’équilibre tout en prenant garde aux quelques passages sableux. Après 3 km de piste, nous retrouvons une route bétonnée au milieu de la nature, de grands espaces autour de nous, puis nous retrouvons la piste de gravier.  Encore. Ce matin, c’est la voix et les jolies mélodies de Calogero qui nous accompagnent. Au bout de 8 km, alors que Maxine me demande de rouler seule, je constate qu’elle ne porte pas de casque. 

« Max ! Il est où le casque de maman? (elle le porte depuis quelques jours). 

-Heu… je sais pas. »

Et zut ! Il est resté au shelter. Je me sens assez en forme et je ne veux pas abandonner ce chouette casque de la marque Kask que j’ai offert à Clem. Je laisse Clem avec le pique-nique et opère un demi-tour vers le shelter. Pour me motiver, je me mets une playlist plus entraînante. 

Je pédale à un bon rythme, loin de la (trop) douce cadence imposée par les enfants. Je me sens porté. Je rêvasse à des voyages solitaires dans des contrées inhospitalières qui me mettraient à rude épreuve. J’ai 37 ans dans quelques jours, il me reste du temps mais je ne dois pas repousser ces agréables dingueries trop loin de moi. 

Je fais l’aller-retour en 1h, et nous repartons. Toujours sur des graviers. Toujours en tirant Maxine, toujours dans une agréable nature. Un passage de quelques kilomètres en route partagée permet aux enfants de rouler un peu seuls mais le retour des graviers nous imposent de les tirer. Certains passages sont particulièrement ardus avec notre chargement et nous maudissons la personne qui a décidé de remblayer avec tant de gravier la piste.

Nous arrivons dans un nouveau shelter a 18h, après 33 km (et 16 de plus pour moi). 

Jour 345 / 8 juin 2023

Ce matin, une école est en visite à l’aire de jeux du shelter. Il s’agit d’enfants du même âge qu’Arsène et Maxine. Ces derniers sont très curieux et veulent se faire des copains malgré la barrière de la langue. Et ils y arrivent très bien ! Au moment de partir, les câlins fusent. 

Nous roulons sous un agréable soleil, très peu de vent mais énormément de graviers. Que des chemins en gravier. Nous avons par moment de courts répits sur de l’asphalte mais nous retrouvons rapidement ces cailloux sur la piste prêts à nous déséquilibrer à la moindre inattention. Nous devons également faire face à de nombreux petits dénivelés qui cassent les jambes. 

Nous déjeunons à Bulbjerg. Un rocher sur lequel a été construit un imposant blockhaus du mur de l’Atlantique à l’époque où les Allemands craignaient un débarquement au Danemark. Le vent du Nord souffle fort et nous refroidit, nous sortons polaires et manteaux. D’ici, la vue est superbe.

Nous vidons le fond des sacoches pour le déjeuner. Tartine de miel, noix, parmesan, cornflakes, et chocolat. Le prochain point de ravitaillement est à 20 km, là où nous espérons dormir ce soir. 

Nous continuons de rouler dans les graviers. Je tire Maxine depuis notre départ ou presque et je commence à le sentir dans mes muscles et les articulations. Clem qui tracte Arsène avance à une bonne allure et j’ai du mal à suivre sa cadence. Nous faisons une longue pause près d’une église. 

A partir du moment où nous partons de notre pause ensoleillée, le temps change. Le vent se lève, se dresse face à nous. Froid. Le ciel bleu disparaît au profit d’une épaisse couverture grise. Les chemins de graviers n’en finissent pas et nous épuisent autant qu’ils nous découragent. Ces chemins nous permettent de ne pas croiser de voitures de la journée, de traverser des étendues sauvages mais bon sang que c’est dur quand on est aussi chargé ! Le shelter paraît inatteignable et c’est après 43 km que nous y arrivons finalement ! 

Jour 346 / 9 juin 2023

Journée de pause, nous décidons de rester une nuit de plus dans ce chouette endroit. Les enfants, sont plus que ravis. 

Nous faisons un chouette cache-cache ensemble dans l’après-midi. 

Je répare mon pneu après le dîner à la station service. 

Et une petite balade du soir pour admirer le coucher du soleil.

Jour 347 / 10 juin 2023

Encore un matin où nous émergeons à 9h. Je commence à m’habituer à dormir sur mon matelas dégonflé. 

Mauvaise surprise quand on s’installe pour le petit-déjeuner, notre baguette de pain a disparu. Déception et suspicion, est-ce un animal, un promeneur ou nos voisins les voleurs ? Nous ne le saurons pas mais passons à autre chose pour profiter du déjeuner. 

Après être allés guetter leurs escargots, Maxine et Arsène s’installent sous le shelter pour un atelier dessin pendant qu’on entame le rangement. Je m’attèle également à la réparation du pneu arrière de Clem qui faiblit après avoir été éventré à plusieurs reprises. J’ajoute du scotch épais pour le solidifier de l’intérieur car la chambre à air a tendance à sortir des trous. On verra ce que ça donne et pour combien de temps. Après les réparations, je poursuis le rangement pendant que Clem passe à l’atelier chant avec les enfants. J’aime les entendre pendant que je range. 

Nous commençons à pédaler après un frugal déjeuner, et décollons à 13h30. 

Les enfants sont détachés et s’imaginent dans une course de Mario Kart comme dans le jeu vidéo chez Sarah et Mathilde à Oslo. Nous les rejoignons avec plaisir dans leur jeu, et devenons également Mario, Luigi, Bowser, Yoshi et bien d’autres. Nous lançons des peaux de bananes et des carapaces de tortue tout en pédalant. Le vent dans le dos nous pousse, nous envole à toute vitesse vers Klitmøller à une quinzaine de kilomètres de là. Ce sont de moments précieux et agréables. La piste cyclable le long de la route 181 s’y prête bien. La route enchaîne les petites montées et les petites descentes qui nous servent d’accélérateur comme les champignons dans Mario. 

A Klitmøller, nous faisons une pause près de l’église. Au Danemark, à côté de toutes les églises, il y a des toilettes. Pratique pour refaire le plein d’eau, pour recharger nos téléphones et pour aller aux toilettes bien sur. Les enfants profitent de l’aire de jeux de l’école en face. Le week-end au Danemark, les cours d’école sont accessibles. Il fait toujours aussi beau et chaud. Ça sent l’été et les vacances. 

Nous roulons de nouveau mais avec les enfants attachés. Le vent n’est plus complètement dans le dos. La route est un peu moins bonne. Nous prenons une pause glace à Vorupør, et marchons jusqu’au bout de la jetée. Pourquoi ? Parce qu’il y a une jetée pardi ! 

Nous arrivons à notre shelter à 18h passée, après une journée de 42 kilomètres. Le shelter est occupé, mais ses occupants nous accueillent chaleureusement (ils nous offrent du pain, de la brioche et des bonbons!). Ils ont un chien. Et il y a également deux jeunes femmes présentes que pour le dîner avec leurs deux chiens. Le paradis pour Maxine… 

Jour 348 / 11 juin 2023

Ce matin, en regardant l’application « Shelter » qui indique où se trouve les différents shelters et autres spot de bivouac autorisé au Danemark, nous constatons que le nôtre se trouve à une douzaine de kilomètres. Chouette une courte journée en perspective ! Nous prenons un peu notre temps pour ranger et décollons après un rapide déjeuner quand le soleil est déjà bien haut dans le ciel bleu azur. 

Nous commençons sur le sentier en gravier qui devient vite herbeux et sommes rapidement saisi d’un doute que l’appli « Mappy.cz » (application très utile qui répertorie les routes vélos en Europe) vient confirmer : nous sommes sur un sentier pédestre, pas sur l’EV12. Celle-ci se trouve plus à l’Est. Si nous l’empruntons, le trajet se rallonge de 7 km. Les enfants réclament d’emprunter le chemin le plus court. 

« Le chemin le plus court n’est pas forcément le plus rapide ! » leur fait remarquer Clem. 

Nous décidons malgré nos appréhensions de continuer loin de l’EV12. Ce chemin va nous en faire voir de toutes les couleurs.  Nous voilà donc à rouler dans l’herbe verte avec de temps à autre des passages de sable blanc profond qui nous forcent à descendre de vélo. Nous arrivons dans une zone marécageuse, et une flaque d’eau impressionnante nous barre la route. L’eau arbore une couleur rouge comme le sang. Je me déchausse et passe avec mon vélo. L’eau n’est pas loin des sacoches mais ça ne touche pas. Nous traversons tous. Nous avons parcouru à peine 3 kilomètres.

Le soleil orange brûle sur nos épaules qui deviennent rose petit à petit. Maxine décide de rester pied nue. Nous remontons en selle et avançons. Nous retrouvons pour un temps un sentier de gravier gris et jaune plus roulant qui nous permet de bien avancer. La poussière noircit les pieds de Maxine et le visage d’Arsène qui ressemble de plus en plus au mistigri. 

Après un village, le GPS nous envoie sur un sentier interdit aux vélos… Qui faut-il écouter ? Notre téléphone ou un panneau de signalisation ? Nous faisons confiance aux traces de pneu dans la boue et empruntons ce sentier.

La progression est lente et hachée par de nombreux arrêts qui nous rendent vert de rage. Il faut pousser les vélos à travers des bancs de sables. Les enfants se découragent et se raccrochent à nos muscles. La difficulté nous arrache quelques larmes et des cris au milieu de ces dunes vertes jaunâtres illuminées ici et là de fleurs sauvages pétillantes. 

Les derniers kilomètres sont les plus durs mais l’arrivée est plus que satisfaisante. Il fait super beau au pied de ce phare imposant et magnifique. Nous décidons de planter la tente plutôt que de tenter le shelter, la gestion des moustiques y étant plus facile. 

Le site est vraiment top. Perdu au milieu des dunes. Il y a une maison au pied du phare en libre accès avec électricité et atelier de dessin. 

Nous essayons de trouver une plage pour nous baigner, mais après une heure à arpenter les dunes, nous ne trouvons pas d’accès permettant de descendre les falaises sableuses de la côte. 

Après un bon dîner, nous faisons atelier dessin en famille au calme. Chacun de nous réveille son imagination et s’applique sur ses coups de crayons. 

Maxine aura passé quasiment toute la journée pied nue ! 

Jour 349 / 12 juin 2023

Le soleil chauffe dès le réveil à 8h30. Il n’a pas plu depuis plusieurs jours dans la région, alors qu’il s’agit habituellement d’une saison pluvieuse. Quel heureux hasard ! 

Nous profitons de la chouette salle où nous avions dessiné hier soir pour faire une session d’école complétée par la visite du phare et de son exposition. Les enfants ont particulièrement aimé les animaux empaillés qu’ils avaient le droit de caresser (blaireau, renard, rayon-laveur, belette ou hermine). Des animaux trouvés de la parc national de Thy. L’exposition présente et rend hommage aux nombreux oiseaux qui se heurtent au phare.

Nous partons après un petit en-cas gourmand au café du phare de Lodjberg. Cet endroit géré par des volontaires est décidément vraiment très agréable et accueillant. Aujourd’hui nous suivons la véloroute, pas d’alternative galère comme hier ! Et c’est une piste bien agréable que nous découvrons. Entre la mer et un immense lac, nous progressons entre les digues sableuses de part et d’autre de la route. Le vent nous pousse dans un premier temps avant de se retourner contre nous alors que nous longeons la route vers le bac pour Thybøren. 

Une fois débarqué, nous faisons un ravitaillement (le plus cher depuis le début du voyage : 752 kr, soit environ 100€). Puis nous pédalons vers le shelter le plus proche. Aïe ! Il est occupé par une sorte de hippie en caddie, nous roulons donc deux kilomètres de plus pour découvrir un bunker qui sert de shelter. La plage juste de l’autre côté de la dune en contient de nombreux. Ils sont en bon état et pas trop vandalisé, ce qui permet d’envisager une nuit dedans assez sereinement mais dans le sable.

Munis de lampe de poche nous explorons le bunker avec les enfants. C’est inquiétant, il faut prendre garde au plafond très bas (enfin surtout pour moi, pas de problème pour Arsène). Nous empruntons d’abord un long et étroit corridor qui nous ramène à l’entrée, puis nous explorons une petite pièce, puis empruntons une succession de pièces qui ramène vers l’entrée à condition de ramper dans le sable froid. Si Arsène n’hésite pas, Maxine préfère rebrousser chemin. 

Nous dînons de crêpes salées et sucrées près de l’aire de jeux, puis admirons la curiosité de la ville : une maison décorée de milliers de coquillages patiemment construite pendant 25 ans par son propriétaire Alfred pour son épouse peu enthousiaste à l’idée de venir s’installer dans cette ville. Voilà un beau lot de consolation dis donc !

A 20h30, les enfants se glissent dans leur duvets et m’écoutent lire le Seigneur des Anneaux.

Jour 350 / 13 juin 2023

Nuit fraîche et agréable dans le bunker. Je m’inquiétais un peu au moment du coucher que le plafond en métal rouillé ne s’effrite par morceaux dans la nuit, mais il a tenu bon. Alors que nos réveils sous la tente depuis quelques jours étaient chauds comme au cœur de l’été, il règne sous ces épais murs de béton toujours la même température : 13 degrés. 

Nous prenons le petit-déjeuner sur le toit du bunker au soleil. Nous avons vraiment adoré ce shelter plus qu’atypique. Nous espérons que les enfants se souviendrons de cette nuit quand ils étudieront la seconde guerre mondiale et le Mur de l’Atlantique. Nous décollons vers 11h. Nous roulons sous un soleil de plomb, avec le vent dans le dos et des podcasts de France Inter dans les oreilles. Au menu aujourd’hui : « Bestioles ! » sur les méduses. 

Après une pause près d’un ponton, le chemin devient ardu. Le sable fait son retour et nous devons pousser nos vélos à plusieurs reprises dans cette mélasse. Avec le poids de nos sacoches, c’est un calvaire. Clem m’impressionne. Elle pousse, et repousse encore son vélo et celui d’Arsène sans aucune aide. Je l’entends râler derrière mon dos sur le chemin, je l’entends se décourager, mais jamais je ne la vois hésiter ou faillir. 

Nous faisons une pause près d’un shelter. En repartant, nous avons enfin de nouveau une piste roulante, puis une route bitumée qui fait du bien. Enfin du bien, c’est relatif, puisque la route monte vers la falaise de Bovbjerg. Le Danemark n’est pas un pays plat. Il n’y a pas de montagne mais ce n’est pas plat pour autant ! 

Nous arrivons au shelter de Fjaltring Strande. Les deux abris sont déjà occupés mais ils sont assez grands pour être partagé. Un allemand et un belge ont sympathisé et discute vélo. Puis ils discutent barbecue, et le cliché de l’homme qui s’extasit devant un morceau de viande sur une grille devient un sketch. Les gémissements sont un peu ridicules. Sandrine Rousseau avait bien fait de relever le symbole viriliste du barbecue…

Clem et moi nous baignons, profitant de l’absence de méduse dans l’eau. Elle est sacrément fraîche mais ça fait du bien ! 

Après le dîner, Maxine profite du chien du jeune allemand puis nous allons nous promener sur la plage. Après quelques hésitations, Arsène, puis Maxine se mettent à patauger et à jouer dans l’eau froide. Ils font plaisir à voir nos deux zigotos qui courent le long de la plage, puis dans l’eau, au soleil couchant.

Jour 351 / 14 juin 2023

Départ tardif du shelter. Bonne session d’école avec notamment de l’anglais pour les enfants, et de la géométrie pour Maxine, qui raffole de ça mais pas facile d’intégrer toutes ces nouvelles notions ! Nous faisons aussi une bonne leçon sur les synonymes et les homonymes, parfait a revoir en roulant ! 

Petite pause à une église bien sympa. 

Nous roulons sur des routes partagées tranquilles avec le vent dans le dos. Maxine est en forme et ne réclame pas une seule fois la sangle, c’est la première fois depuis presque un mois ! 

A la fin de la journée, Arsène pédale tout seul pendant longtemps, c’est chouette. 

Ce soir les enfants décident de dormir tout seul dans le shelter pendant que Clem et moi dormons sous la tente. Il y a pas mal de moustiques sous les arbres, je bricole une moustiquaire à base de couverture polaire. 

La nuit commence bien, mais le réveil nocturne est casse-pieds quand il faut sortir de la tente pour aller rassurer les enfants après un cauchemar et les frayeurs nocturnes. Il fallait tester !

Jour 352 / 15 juin 2023

Les enfants ont la bonne idée de se lever très tôt. Merci à eux. Dès le réveil, ils chahutent et crient, un peu dur avant 7h. 

Ce réveil matinal nous permet de décoller avant 10 heures. 

Nous roulons à l’ombre sur une route de gravier. 

Puis une route de gravier très pénible au soleil, mais qui voilà? Des nuages ! Cela faisait plus d’une semaine que nous n’en avions pas vu ! Incroyable, ils existent toujours. 

La progression est lente sur ces chemins peu roulants. 

Après le ravitaillement, nous évoluons sur une piste de fin gravier un peu sableuse qui nous permet d’avancer plus vite. 

Nous arrivons Hvide sande en fin d’aprem

Jour 353 / 16 juin 2023

Encore du soleil ! Encore et encore ! Tous les jardins que nous croisons ont un superbe gazon tondu. Trop bien tondu, mais marron jaunâtre tellement il est sec. Mais il est hyper bien tondu, rien qui dépasse. Pourtant, il est important de tondre le moins possible pour la biodiversité, mais bon la biodiversité hein qu’est-ce qu’on en a à faire…

Aujourd’hui, nous avons de nouveau des pistes de graviers sableuses. Plus de vingt kilomètres là-dedans, c’est l’horreur. Heureusement que nous avons quelques moments de bitumes pour nous soulager. Je reçois un appel de mon ancienne entreprise qui m’offre un nouveau poste. Wouhou ! J’ai trouvé un boulot ! 

A partir de Nymindegab, nous bifurquons vers l’Est ! Fini la côte ! Nous prenons la direction de Billund pour s’échapper à Legoland. Cela nous permet de finir la journée en roulant sur des petites routes partagées très peu fréquentées. 

Nous arrivons à Sønder Bork dans un shelter très cool. Une immense aire de loisir et de nature et un kiosque sous lequel sont disposés 8 hamacs pour les voyageurs. Pas besoin de gonfler les matelas ce soir. En me couchant, je pense à mon papa qui fait une sieste dans son hamac tous les jours pendant l’été. Il aurait été content ici avec nous !

Les enfants profitent bien des lieux et des installations. Ils sympathisent avec des enfants danois de leurs âges. Clem et moi sommes fiers et fascinés de les voir dépasser la barrière de la langue pour jouer avec d’autres enfants. 

Nous profitons des toilettes de l’église pour une toilette de la tête au pied pour tout le monde. Nous commencions à en avoir bien besoin ! 

Je voile bêtement ma roue avant en allant rechercher avant le dodo la batterie laissée à charger dans les toilettes. Espérons que ça tiendra le coup jusqu’à la fin du voyage. 

Jour 354 / 17 juin 2023

La nuit en hamac était confortable mais fraîche ! Nous avons ressorti les draps de soie pour nous et les couvertures polaires pour les enfants. Dès qu’on remue, ça tangue, ça balance, ça berce ! 

Les enfants profitent bien encore une fois de l’aire de loisir et de nature, et nous de l’électricité et des toilettes de l’église. Il fait déjà sacrément chaud, le soleil tape. Chaque rayon nous assène de violent coup sur la nuque. Il fait trop chaud pour faire l’école. Ça commence à être compliqué. Nous allons nous rattraper cet été quand nous serons dans de bonnes conditions. 

Nous décollons et retrouvons les petites routes de campagne. Les Danois qui nous doublent prennent la peine de bien s’écarter mais ils roulent bien bien vite. Et ceux qui arrive en face ne font pas de manière et nous ne comptons plus le nombre de grosses berlines allemandes qui foncent à grande vitesse. Systématiquement des hommes d’ailleurs. Sans doute un petit besoin de compenser quelque chose… Il fait aussi chaud qu’en plein mois d’août. Le thermomètre indique 28 degrés. 

Nous faisons une longue pause à l’ombre d’un arbre juste à côté d’une église où est célébré un mariage. Les enfants écoutent des histoires, nous essayons de rattraper un peu de sommeil et de profiter de la fraîcheur de l’ombre. 

Nous repartons à 15h30. Le soleil est toujours présent, mais nous roulons droit vers des nuages de plus en plus gris. Le ciel s’assombrit et s’illumine vivement par endroit. Le tonnerre gronde. Le peu de soleil baigne les champs verts dans un halo de lumière éclatante. Les feuilles des arbres bruissent et se meuvent. Les tiges des blés ondulent en grandes vagues. Le vent se lève de plus en plus fort. L’orage se rapproche. Nous nous abritons sous des arbres (pas les plus hauts du coin), et laissons passer la tempête. La pluie se met à tomber à grosse goutte. L’averse déverse un flot continue d’eau sur nos épaules. Les agriculteurs doivent être soulagés. Déjà plus de 15 jours que nous sommes au Danemark et ce sont les premières gouttes de pluie que nous avons. 

Nous repartons pour notre shelter à Ølgod. Nous arrivons pendant une bonne accalmie. Les abris sont agréables. Le temps de se poser un peu et je file faire des courses et acheter des pizzas que nous dégusterons devant un dessin animé (« Minuscules » ce soir).

Jour 355 / 18 juin 2023

Au milieu de la nuit des adolescentes ont débarqué pour dormir dans un shelter. Si leurs chuchotements et les éclats de rire ne m’ont pas empêché de dormir, ce n’est pas le cas pour Clem mais cela n’a pas duré longtemps.

Ce matin au réveil, les enfants jouent longuement aux Lego. Nous décollons tranquillement à 11h30. Nous continuons de rouler sur des petites routes agréables sous un soleil de plomb qui assomme. Oui un peu comme hier. Espérons qu’on ne se reprenne pas un orage ! 

Petite pause pour le pique-nique à Urup, dans le joli cimetière d’une église. 

Nous repartons et arrivons 10 kilomètres plus tard à Grindsted. Une fontaine et un grand bac à sable tendent les bras aux enfants. Clem se rend compte qu’elle n’a plus son téléphone… Il a été oublié dans le cimetière. Zut zut zut ! Je défais les sacoches de mon vélo et file en arrière. Le vent est de face, et des nuages menaçants s’amoncellent sur la droite. J’arrive à l’église, le téléphone est posé sur le banc et n’a pas bougé d’un millimètre pendant notre absence. Ouf ! Je repars, je sens des petites gouttes qui deviennent rapidement de nombreuses grosses gouttes. Je profite de cette douche inopinée pour me frotter tout en roulant. Le temps d’arriver jusqu’à Clem et les enfants, je me reprends deux bonnes averses supplémentaires. 

Les enfants ont bien profité du bain de fontaine pendant 1 heure car ici il n’a pas encore plu. Nous repartons pour une dizaine de kilomètres jusqu’au shelter, dont 4 sur une grosse route fréquentée. Nous nous apercevons en la quittant qu’une piste cyclable parallèle était dissimulée par des arbres. Nous sommes dégoûtés que le GPS ne la connaisse pas. 

Les derniers kilomètres sont durs, et le shelter tarde à être trouvé. Heureusement, en arrivant c’est un joli endroit qui nous attend : nous dominons une vaste prairie. 

Un bon petit dîner, des coloriages et au dodo ! Demain, nous avons rendez-vous avec les Lego !

Jour 356 / 19 juin 2023

Le réveil sonne à 7h30. Et pour une fois, nous avons la motivation de sortir rapidement de nos duvets. Petit-déjeuner, rangement. Les enfants s’échauffent pour leur journée de Lego en jouant… au Lego. Nous décollons avant 9h30, et empruntons une piste agréable au milieu de la nature. Des jeunes sapins, du sable, des herbes sèches. Nous retrouvons la route, il ne reste plus 4 kilomètres. Nous sommes sur une piste cyclable, parfait. Alors lors qu’il ne reste plus que 2 kilomètres : 

« Marc ! Tu peux regarder mon pneu arrière ?

-Ah, il a l’air dégonflé… »

Purée ! Depuis sa première crevaison à cause d’une béquille en bois, le pneu arrière de Clem a des déchirures de 1 à 2 centimètres à plusieurs endroits sur le flanc. J’ai beau avoir tenté de réparer à plusieurs reprises les trous avec du scotch et des morceaux de chambre à air, rien à faire. Clem décide de pousser son vélo plutôt que de tenter une énième réparation sur le bord de la route.

Lorsque nous nous retrouvons, je file au magasin de vélo le plus proche. Et hop ! Un nouveau pneu et une chambre à air toute neuve ! Il est 11h30 quand j’ai fini, direction la « Lego House » ! 

Une chouette journée de jeu et de création en famille ! 

Nous en repartons à 17h et pédalons vers notre shelter, 6 kilomètres plus loin. Nous sommes sous la pluie. Une pluie plus ou moins fine qui mouille, mais qui mouille bien bien bien. 

L’arrivée au shelter et l’allumage du feu qui va avec fait du bien à tout le monde. Nous tâchons de nous coucher tôt pour être en forme pour une nouvelle journée consacrée au Lego demain. 

Jour 357 / 20 juin 2023

Legoland, rires et sensations !

Jour 358 / 21 juin 2023

A 5h du matin, nous sommes réveillés par une grosse averse. 

Nuit reposante pour moi, un peu moins pour Clem qui est à bout et au bout du rouleau. Trop de fatigue accumulée ces derniers jours. Nous hésitons à rester une nuit de plus ici, finalement nous préférons rouler un peu et aller au shelter 10 km plus loin. 

Petite journée de vélo, mais longue après-midi posée. Les enfants jouent longuement ensemble, nous faisons une bonne petite session d’école, puis à nouveau leurs jeux, un parcours, puis un atelier dessin juste avant le dîner.

Jour 359 / 22 juin 2023 

Réveil à 8h30, Clem ne dort déjà plus depuis 6h30. Il fait déjà une chaleur étouffante au soleil. 

Nous tentons une petite session d’école, ça marche plus ou moins. 

Nous partons en direction d’un shelter proche de Kolding en suivant le GPS. Les enfants pédalent chacun détaché. Après 1 km de chemin en gravier, nous arrivons à un carrefour et Google nous dit d’emprunter la route passante. Après vérification de l’itinéraire, nous constatons que la majeure partie des 20 kilomètres prévues risquent d’être sur de la grosse route partagée. Pas terrible. Nous changeons rapidement nos plans et décidons de suivre l’Eurovelo 3 jusqu’à Vejen, d’où nous pourrons prendre un train pour Kolding. Le shelter prévu étant un peu trop à l’extérieur de la ville, nous allons suivre le conseil d’un Warmshowers indisponible et camper à proximité d’une plage (en espérant que ce ne soit pas trop la fiesta). 

Nos kilomètres sont agréables. Quelques longues montées et longues descentes sur de la piste de cyclable que les enfants gèrent très bien. Cela nous fait vraiment plaisir de les voir pédaler tous les deux, car ces derniers jours on ne faisait que les tirer. 

Nous arrivons à Vejen pour la pause dej. Nous sommes fiers de nos enfants. Après un rapide pique-nique, glace pour tout le monde. Bon, elles n’étaient pas terribles pour Clem et moi mais les enfants sont satisfaits. Un petit achat de sandales pour Arsène qui commençait à avoir trop chaud dans ses chaussures de randonnée. 

Nous prenons le train à 14h52. L’embarquement est un peu stressant. D’abord, il a fallu monter les vélos sur le quai car l’ascenseur était en panne. Et en suite, le train était super haut. Trois marches assez raides à monter avec nos vélos bien chargés. La descente du train est tout aussi éprouvante. Heureusement que nous sommes aidés par certaines passagères. Ouf, à Kolding, l’ascenseur n’est pas hors service ! Nous pédalons 4 km pour rejoindre la plage où il est autorisé de camper. C’est un bel endroit, mais la pollution y est légion. Mégot de cigarette à gogo, canette, bouteilles et sachets plastiques…

Maxine pêche des crabes, enfin les nourrit plus exactement, Arsène joue dans le sable et se baigne à moitié. Une belle fin d’aprem. Il y a de plus en plus de jeunes sur la plage alors que la journée touche à sa fin. Certains transportent avec eux des énormes enceintes qui n’augurent rien de bon pour notre nuit sous la tente.

Entre-temps, d’autres cycles se sont installés. C’est sympa de constater qu’on a les mêmes filons.

23h. La musique est forte mais n’a pas empêché les enfants de s’endormir. La sélection n’est pas trop mal pour une soirée de jeunes. Beaucoup de musique des années 80. Un peu de Queen, Michael Jackson, A-ha, INXS, etc…

00h. Clem entend que les rangs des fêtards s’éclaircissent quelque peu, et en entend quelques un qui repartent. 

1h. Je suis réveillé par un changement de rythme. Je tente une sortie pipi. C’est de la musique plutôt techno, et des cris des jeunes qui continuent de se baigner. La pénombre comme d’habitude n’est pas totale, et on peut encore distinguer les lumières chatoyantes du coucher de soleil.  Avant de me rendormir, j’assiste ou plutôt j’entends la fin de la fête. Soit leur enceinte n’a plus de batterie, soit la fête est fini. Les deux options me plaisent et me permettent de me rendormir sereinement.

Jour 360 / 23 juin 2023

Réveil un peu dur avec le sommeil haché par la soirée et le regonflage régulier de mon matelas. 

Nous décollons après une dernière pêche aux crabes et un rangement minutieux et habituel de nos affaires. 

Les enfants partent avec plaisir. 

« Après un an de voyage, les enfants apprécient enfin de pédaler ! s’exclame Clem. »

Nous arrivons à la gare après 4 petits kilomètres. Après plusieurs tentatives infructueuses, nous comprenons que les trains directs pour Hambourg sont tous complets pour les deux prochaines semaines. Aïe aïe. Reloud. Je demande alors au vendeur de snack qui fait aussi office de vendeur de billet de train, une solution. Il nous propose un train le lendemain à 7h pour la ville frontière. A partir de là nous pourrons prendre un train régional pour Hambourg. 

Nous pique-niquons devant la gare. Reste à déterminer où dormir. Pas de Warmshowers dans le coin. C’est vendredi soir, la plage où nous étions hier sera sans doute prise d’assaut et d’enceintes, et c’est tout de même beaucoup de logistique à gérer un démontage de tente à l’aube. Pareil pour les shelters, ils sont éloignés, sans doute bien occupés comme c’est systématiquement le cas le week-end, et trop de logistique à l’aube. Clem envisage de dormir sur le parvis de la gare. Si ce serait envisageable en amoureux, avec nos jeunes aventuriers nous préférons l’éviter. Nous optons pour la solution la plus confortable avec l’hôtel de la gare. Il nous permet de nous laver, et c’est fou ce que ça nous fait du bien après plus de 3 semaines ! Nous attendons de pouvoir faire notre check in dans la majestueuse bibliothèque. Un endroit accueillant où nous nous sentons bien immédiatement.

Une fin de journée agréable à nous balader autour du lac de Kolding en famille.

Jour 361 / 24 Juin 2023

Réveil à 6h du matin. Train pour Flensbourg, puis pour Hambourg. C’est un vrai plaisir de retrouver l’Allemagne, de payer en euro et de voir des prix raisonnables.

Nous prenons notre temps pour rejoindre la maison et le jardin de Tracy où nous camperons pendant deux nuits. Tracy est une amie de maman qui vit à Hambourg depuis 15 ans.

Agréable fin d’après-midi. Les enfants jouent dans le jardin. Nous sommes très bien accueillis. C’est sympa de discuter du voyage alors qu’il touche bientôt à sa fin.

Jour 362 / 25 Juin 2023

Visite de Hambourg en compagnie de Tracy.

9 commentaires sur « Tour d’Europe : de Oslo (Norvège) à Hambourg (Allemagne) »

  1. Vous voici sur le retour toujours aussi enthousiastes malgré quelques « galères ». En tout cas les enfants tiennent le coup et bravo à eux. C’est un réel plaisir de vous lire.

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  2. Toujours un chouette récit 👍 qui décrit bien tous les moments, faciles et difficiles, tout y est, météo, ambiance, difficultés, …vous nous faites voyager ! Nous finissons un chouette séjour dans le Finistère riche en découvertes, en 4 roues certes mais agrémenté de belles randonnées !
    Bonne fin de périple bande de courageux 💪🚲🚲🚲🚲🏕️!

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  3. Super vidéo!!! Déjà le retour! comme le temps passe !! super la musique surtout le dernier morçeau!!! pourrais-tu stp me donner le titre de la chanson? merciiiiii, à bientôt en France!

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